Bande dessinée érotique : Les 10 incontournables de l’année 2021

ActuaBD ne s’en est jamais caché : nous avons toujours accordé à la bande dessinée érotique, genre présent dans le 9e art dès ses origines, la place qui lui revient, surtout lorsqu’elle était de qualité. Rares sont les sites spécialisés en bande dessinée qui s’y emploient, la pudibonderie n’ayant jamais baissé la garde ! Nous , nous informons le lecteur sur tous les genres de bande dessinée, c’est notre liberté et c’est aussi la vôtre. Or, il faut bien en convenir, ce qui s’apparentait naguère à un rendez-vous dominical attendus pour nos lecteurs fans du genre semblait pourtant s’être étiolé en 2021... Manque d’intérêt de notre part ou baisse de rythme dans la parution des titres ?

Ni l’un, ni l’autre. Mais nous avons testé cette année une plateforme de publicités organiques de Google sur nos pages afin de soutenir le développement de la monétisation du site utile pourvous proposer de nouvelles surprises comme les podcasts, ou d’autres nouveautés qui vont suivre en 2022. Or, en bons commerçants pudibonds, nos partenaires de chez Google se raidissent (allons, pas de mauvais esprit...) dès qu’ils aperçoivent une quelconque nudité.

Devions-nous dès lors mettre de côté la chronique consacrée à ce genre dont la tradition remonte à la nuit des temps ? Certainement pas ! Cependant, la hausse de fréquentation de notre site constatée ces dernières années devait par ailleurs nous inciter à faire preuve de responsabilité à l’égard du jeune public, ou de notre public qui ne souhaiterait pas être confronté à un contenu explicite.

C’est pourquoi nous avons donc créé une rubrique spécialement consacrée à l’érotisme au sein de laquelle nous avons transféré les centaines d’articles du site dévolu au genre (si vous en trouvez encore sur la partie publique, n’hésitez pas à nous le signaler). Pratiquement tous les dimanches, vous pourrez donc y retrouver la chronique d’une nouveauté, qu’elle soit publiée par les maisons spécialisées ou par des éditeurs plus mainstream car ce segment de marché continue à rester incroyablement dynamique.

Et pour nos lecteurs les plus distraits, nous allons continuer de rédiger l’un ou l’autre article plus général dévolu au genre, que nous publierons dans la partie publique. Toutefois, afin de ne froisser personne avec des illustrations par trop explicites, ce type d’article ne présentera que peu de visuels sexués ou alors quelques planches parmi les plus chastes. Des liens pourront alors vous être proposés pour des articles contenant d’autres visuels plus représentatifs. À vous de choisir en fonction de vos centres d’intérêt et de vos désirs.

L’un de ces quelques articles annuels sera consacré au Top des bandes dessinées érotiques du moment. Une sélection que nous entamons cette année, et comme il s’agit d’une première, nous avons décidé de nous focaliser sur la période courant de septembre 2020 à la rentrée littéraire 2021. Nous rattraperons certainement notre retard l’année prochaine, mais cette période nous permet d’inclure certains albums notables (voire remarquables), dont il aurait été dommage de se priver.

Enfin, terminons cette introduction en signalant que certains albums se retrouvent à la fois dans une autre rubrique tout en étant classés dans la rubrique "adulte." Ainsi, L’Origine du monstre - Par Émilie Gleason - Les Requins Marteaux a trouvé sa place dans notre sélection 2021 de BD alternative. Un choix des plus légitimes, car il permettait de distinguer la remarquable collection "BD Cul" des Requins Marteaux, qui confirme que l’érotisme bénéficie de bien des traitements différents, et reste un excellent moteur pour l’imagination et la création.

Tabou, entre "hard" et "soft"

Les Editions Tabou sont sans conteste l’une des deux maisons francophones qui se se spécialisent avec succès dans le domaine de l’érotisme. Dans leur catalogue, on retrouve quelques grandes signatures, aisément identifiables au premier coup d’œil : comme l’Espagnol Raulo Caceres à l’encrage ténébreux, l’incontournable Xavier Duvet passé maître dans le domaine de la domination et du travestissement, ainsi que Trif qui, assisté de Celestini aux couleurs, est devenu en quelques albums une figure de l’érotisme soft.

Parue cette année, la conclusion de sa réinterprétation des Mille et une nuits, illustre pleinement cette réussite. Ici, les contes racontés par Shéhérazade font la démonstration du soin que Trif prend à construire pour ses histoires. Certes, ils traitent du plaisir, mais hacun de ses récits sert également l’intrigue pricipale : la relation singulière qu’entretient Shéhérazade avec le Sultan. Et comment la jeune femme glisse des messages à son époux par le biais des contes qu’elle choisit.

Les parfums enivrants de l’Orient exacerbent la sensualité et le découpage imposé par le conte permet au dessinateur d’avancer rapidement dans l’histoire tout en savourant chaque case. Le texte participe aussi pleinement à la réussite de l’adaptation : il invite à une lecture davantage psychologique aux mots soigneusement choisis pour évoquer subtilement les plaisirs ou les tourments de ses personnages. Un diptyque plus que réussi, à conseiller aux amateurs de récits soignés et sensuels, à lire seul ou à deux.

Les Mille et une nuits, T2 : Le Paradis aux 40 vierges - Par Trif & Celestini - Tabou

Glénat reprend du poil de la bête

Nous expliquions dans un précédent article que l’érotisme n’était pas uniquement réservé aux éditeurs spécialisés dans le genre. Certaines maisons mainstream s’y adonnent de manière intermittente, disposant d’ailleurs souvent d’une collection dédiée.

Parmi celles-ci, Delcourt et sa collection Erotix, restée étonnamment calme cette année avec seulement la publication d’un titre, le troisième volume de Fantasmes, la série de Stefano Mazzotti. Son directeur de collection Vincent Bernière, nous a en revanche promis « une refonte intégrale pour les prochains mois, avec de nombreuses rééditions de classiques (Magnus, Crepax, Frollo, Baldazzini) dans des éditions intégrales, augmentées et définitives. »

Cette situation profite à Glénat, qui tire les marrons du feu cette année avec sa collection Porn’Pop, dirigée par Céline Tran, parfois mieux connue sous son ex-pseudo d’actrice X Katsuni. Voici d’ailleurs trois titres qui ont été édités cette année et qui méritent pleinement votre attention :

 Oscuro en Rosa - Par Tony Sandoval

Oscuro en Rosa est certainement le plus onirique et poétique album au sein de cette sélection. Peut-être parce que Tony Sandoval, qui n’est pas un habitué du genre, transpose ici son propre univers en lui conférant une dimension plus érotique.

On suit le parcours de Gloria, le temps d’un été chahuté. En balade, la jeune femme s’est surprise à tomber dans un étonnant songe érotique. Un homme étrange, un albinos, lui est apparu, émergeant des flots. Ensemble, ils ont fait l’amour et de cette relation éphémère ne serait restée pour Gloria qu’un souvenir brumeux si une étrange excroissance ne lui poussait au niveau de l’entrejambe : un appendice s’apparentant à un pénis rose. Un serpent lui est apparu, lui indiquant qu’à chaque orgasme, il lui révélerait un secret... De quoi chambouler sa vie et celles des autres vacanciers qui lui sont proches.

Tout séduit et déroute à la fois dans ce superbe conte graphique. L’authenticité des amours estivales se mêle au fantastique d’un combat intemporel livré entre le bien et le mal, si bien qu’on est baladé entre le réel et l’imaginaire. Qu’importe, car chaque planche est un ravissement, porté par les superbes couleurs aquarellées, et par un trait léger qui donne vie à ses graciles créatures.

À la fois onirique et très réaliste, Oscuro en Rosa entraînera les lecteurs dans une danse pleine de surprises. Pour notre part, nous avons été séduits et conquis, même si, avouons-le, nous sommes certains de ne pas avoir tout compris... Mais le plaisir est ailleurs !

- Gaijin - Par 2D & JD Morvan

Autre auteur plus qu’expérimenté qui fait ses premiers pas dans le domaine de l’érotisme : le scénariste JD Morvan s’est associé au jeune dessinateur 2D, pour réaliser un étonnant roman graphique. Fin connaisseur de la culture japonaise, Jean-David Morvan y a découvert un vrai phénomène de société là-bas : l’attraction que les étrangers pouvaient exercer sur les Japonais et les Japonaises. Telle est la thématique de ce récit, qui s’intitule précisément Gajin, c’est à dire "étranger" en japonais.

On y suit les péripéties d’une jeune héroïne, Manami, dont la vie bascule le soir où elle rencontre par hasard Julien, un Français, et qu’elle lui propose de venir passer la nuit chez elle. Une nuit, aussi marquante qu’éphémère, qui lui permet d’assouvir certains de ses fantasmes... Mais surtout d’en faire naître de nouveaux. La fascination de Manami pour les étrangers devient alors une véritable obsession. Chaque rencontre avec l’un d’entre eux, si fugace soit-elle, fait naître chez la jeune femme des pulsions incontrôlables.

Gaijin - par 2D & JD Morvan - Glénat

Gaijin est un véritable réussite, car ses auteurs sont parvenus à composer un récit érotique d’une réelle épaisseur, ce qui n’est pas si fréquent dans ce registre. Les dialogues sont denses, étudiant les différentes psychologies, et le dessin est riche, permettant de jouer avec les codes du fantasme dans le contexte de l’Extrême-Orient. À savourer avec intérêt ! Nous vous proposons d’ailleurs de découvrir l’interview du scénariste pour en savoir davantage.

Gaijin - par 2D & JD Morvan - Glénat

Gaijin - par 2D & JD Morvan - Glénat

 La Sève - Par Chéri

Le troisième album de Glénat que nous avons voulu épingler est réalisé par Chéri, qui nous avait séduits avec Symposium paru chez Dynamite. Dans ce second album, Chéri transforme l’essai débuté avec ce précédent titre. Son dessin est plus affirmé, ses atmosphères davantage réussies, et surtout l’auteur a su calibrer son intrigue qui paraissait trop longue précédemment.

Chéri va même plus loin dans La Sève dans sa demi-douzaine de récits. Ils ont un point commun : la sécrétion que peut déclencher une frénésie des sens. Il n’est pourtant jamais question de perversion. Tout est volupté dans La Sève, les adultes s’y livrent corps et âme à des fantasmes plus ou moins réels, mais empreints avant tout de douceur et même de poésie.

Certes, l’album est avant tout érotique, mais l’auteur y flatte la beauté de la nature autant que celle de la femme, dans une communion au trait gracile et aux ambiances feutrées. Avec La Sève, Chéri a pu se faire remarquer par un plus large public, et c’est amplement mérité, car cet album est certainement l’un des meilleurs ouvrages érotiques édités cette année.

Vous ne prendrez plus l’avion sans une insidieuse arrière-pensée...

La Sève - par Chéri - Glénat

Kennes s’invite au bal

Si Glénat et Delcourt trustent la place des éditeurs mainstream qui réalisent de fréquentes incursions dans le domaine de l’érotisme, Kennnes Editions n’est pas en reste qui crée fin 2020 une nouvelle collection dédiée au genre et intitulée "Joker", reprenant ainsi la fameuse marque du label coquin de P&T Productions que l’éditeur belge avait racheté en 2017.

Parmi la demi-douzaine d’albums déjà publiés et rassemblés sous la marque-ombrelle de Joker, Le Petit Derrière de l’Histoire est certainement la nouveauté qui sort le plus nettement du lot. Un récit joliment troussé par l’experte du genre Katia Even, entre gag et intrigue au long cours, humour et érotisme de bon aloi.

Ce premier tome nous conte les pérégrinations de Marie, une jeune femme généreuse sous tous rapports, qui se retrouve catapultée aux temps préhistoriques dans le lit malodorant d’un homme des cavernes. Pas sotte, Marie comprend vite qu’elle est victime d’un mauvais tour : la voilà assimilée à un cobaye pour la machine à remonter le temps que son amant d’un soir se vantait d’avoir inventée. Comment se sortir de là ?

L’humour polisson du récit inspire une autre question : une femme ne se cachait-elle derrière chaque grand homme ? Un véritable jeu s’installe entre le lecteur et l’autrice à chaque nouveau saut dans le temps : saura-t-il deviner de quel grand homme elle parle grâce aux indices qu’elle sème en amont ? Un jeu d’ailleurs pas si innocent que cela, car avec cette héroïne aux mœurs élastiques, Katia Even explique surtout que si l’on a souvent retenu les noms des inventeurs, c’est en oubliant celui d’une femme qui a sans doute participé à ces grandes découvertes. Humour, amour et Histoire se mêlent donc en toute décomplexion.

Dynamite rafle la mise

Quant à l’éditeur qui tire le mieux son épingle du jeu, c’est sans aucun doute La Musardine, avec son label Dynamite. Non seulement, il innove cette année en lançant une nouvelle collection de mangas érotiques (hentai), baptisée Seikô, mais il réussit également à se renouveler avec autant de variété que de qualité. La preuve avec ces quatre titres choisi pour vous :

- Clémentine à la place par Igor & Boccère

Dans l’esprit d’un "Martine à la plage" qui fait des découvertes et rencontre des amis, ce "Clémentine à la plage" ne semblait a priori pas vraiment folichon... Mais contre toutes attentes, l’album se révèle pourtant d’un très bon niveau, aussi humoristique qu’érotique, évitant les clichés et autres lourdeurs explicites.

L’auteur qui avait déjà adapté La Pharmacienne est parvenu à capter l’essence de ce précédent conte aussi drôle qu’amoral pour réaliser ce nouveau vaudeville. Résultat : rires et excitation vont de pair, tout en apportant une réflexion sur la nature du film X et celui des personnes qui se filment en plein ébat. Savoureux !

 Amabilia, tome 3, par Raven & Solère

Beaucoup plus réaliste que l’album précédent, Amabilia est le "troisième" tome d’une série érotique réaliste qui plaira tant aux hommes qu’aux femmes et qui analyse les multiples dérives qui peuvent s’installer après un amour passionné.

« Le choc du porno chic » : voici comment nous intitulions le précédent article qui faisait découvrir à nos lecteurs la superbe série Amabilia publié chez Dynamite. En deux gros volumes de près de deux cents pages chacun, les auteurs ont installé un véritable univers autour des amours de Simon et Iris : leur rencontre, leurs jeux, les sentiments qu’ils éprouvent successivement et progressivement. Mais la routine commence à s’installer, et c’est là que les tentations se présentent... Comment y résister ?

Au ton naturel du couple d’auteurs, Éloïse et Thomas, qui se cachent derrière le pseudonyme de Raven est venu s’ajoute l’inspiration de l’autrice érotique Candice Solère qui les a rejoints sur le deuxième tome. Cette équipe renforcée a su profiter des éléments installés dans le premier opus pour donner un nouveau souffle à l’intrigue. En mettant non seulement le couple d’amoureux dans une course au plaisir dont ils ne sortent pas indemnes, mais aussi en rajoutant de nouveaux personnages pour évoquer des amours lesbiennes.

La densité scénaristique et la construction des personnages est très poussée dans ce troisième album, composé de 170 pages. Que cela soit pour la magie du dessin noir et blanc mis en valeur par les rouges et les orangés, la sensualité des scènes, l’organisation du récit entre flashbacks et révélations, l’authenticité des rebondissements et le réalisme des fantasmes, Amibilia reste certainement l’une des meilleures séries érotiques et sentimentales du moment.

Après la rupture, la solitude...

 Une Femme fidèle - Par Axel

Nous franchissons encore un cap dans la transposition réaliste, grâce à un nouveau créateur dans le domaine : Axel. Ce dernier nous avait conquis en 2016 dès sa première bande dessinée, La Chambre de verre, où l’aspect sexuel n’était pas omniprésent et laissait le champ libre aux sentiments et au développement de la profondeur de ses personnages.

Nous suivons cette fois le quotidien de Sophie. Cette intelligente professeure de lycée au port de tête volontaire est le genre de femme qui maîtrise sa vie et dont le charisme impose le respect. Une vie d’ailleurs plus compliquée qu’il n’y paraît, car une fois ses cours terminé, Sophie regagne son luxueux appartement pour saluer brièvement un mari très souffrant qui ne peut pas quitter son lit médicalisé. Puis elle quitte sa tenue de professeure pour enfiler de la lingerie fine, et elle se dirige vers un club échangiste où elle a ses habitudes. Pourtant, pas question pour Sophie de s’exhiber en public ; dès qu’elle a trouvé un homme qui lui convient, elle lui glisse une carte de visite dans la poche, comportant les coordonnées d’un hôtel situé non loin de là...

Fort de son excellent découpage, l’histoire d’une Femme fidèle est très forte, intrigante, les expressions sonnent juste et les scènes s’imprègnent d’un profond réalisme. Une fois de plus, Axel emmène le récit érotique dans une autre dimension, au-delà du simple plaisir des sens.

L’auteur renonce à un voyeurisme facile alignant les clichés excitants, pour traiter avec tact et sensibilité de la vraie vie sexuelle. Ses personnages et les questions qu’ils abordent continuent de vivre en vous une fois que vous avez terminé et fermé l’album. Ce qui est non seulement plutôt rare en bande dessinée, mais reste également l’apanage des grands titres.

 Sixella de Janevsky

Sans conteste, notre coup de cœur de cette année va à Sixella, dont nous vous avons parlé à plusieurs reprises. Avec autant de talent graphique que dans la transposition de l’univers SF qu’il a choisi de traiter, le jeune auteur Janevsky révolutionne le genre à sa manière, tout en s’inscrivant dans la lignée des plus grands, de Forest et Barbarella à Moebius.

Dans un vaisseau colonisateur, Sixella dort en hibernation aux côtés de ses collègues. Tandis qu’elle rêve, le vaisseau subit une avarie et est contraint d’atterrir d’urgence sur une planète à proximité.

Secourue de justesse par Iris, robot anthropomorphe, l’exploratrice se réveille sur cette planète inconnue, parmi les débris de son vaisseau spatial détruit. Iris et elle sont les seuls survivants du crash. Ils partent alors à la ­découverte de ce nouveau monde, parcouru de tentacules et de lianes. Mais cette étrange végétation ne constitue pas le plus lourd secret que porte cette mystérieuse planète...

Pour un premier album, certaines cases rivalisent de classe et de réussite.

Avec ses planches souvent muettes mais très évocatrices, Sixella est un envoûtant conte de science-fiction. À mi-chemin entre onirisme et aventure, c’est finalement le jeu des symboles qui délivre le clé de ce récit majestueux. Il ne faut pourtant pas cantonner Sixella à une simple histoire érotique, comme d’autres qui utilisent de vagues prétextes pour présenter de joyeux ébats. Déjà il n’y a pas d’homme dans cet album, certes un robot et d’étranges lianes, mais rien qui puissent rappeler les élans virils du genre masculin, un choix qui génère beaucoup de douceur à l’ensemble.

Sixella est sans aucun doute la découverte érotique de cette année. L’éditeur nous promet un prequel de 140 pages pour 2023 : on en frémit d’impatience !

Enfin, nous voudrions terminer ce tour d’horizon avec un coup de chapeau adressé à toute l’équipe de la collection Hachette des Grands Classiques de la bande dessinée érotique, cette série que nous vous avions présentée à son lancement en 2016. Comme nous l’avait expliqué Vincent Bernière, également cheville ouvrière de cette anthologie, cette collection qui devait compter 86 titres, devrait se prolonger au final jusqu’à compter près de deux cents albums. En rassemblant avec autant de réussites la quintessence de la bande dessinée érotique, tous éditeurs confondus, la réussite de cette collection fait non seulement la démonstration de la qualité de ce genre à part entière, mais aussi du renouveau de l’intérêt des lecteurs pour l’érotisme, surtout lorsqu’il est de qualité.

Nous espérons donc vous retrouver prochainement dans notre rubrique qui y est essentiellement consacrée, afin de continuer à découvrir les pépites que va nous réserver 2022 !