Le chiffre d’affaires du jeu vidéo en France, si l’on en croit les chiffres du SELL, a été de 4,3 milliards € en 2017, avec une progression de 18%, boostée par la Switch de Nintendo qui a vendu un million de pièces, rien que dans l’hexagone. Le business du jeu vidéo fait bien plus que le cinéma qui se stabilise à environ 1,4 milliards € (CNC, 2016). En comparaison, le CA de la bande dessinée en France est de 500 millions € (GfK, 2017). Faites le calcul…
Bande dessinée et jeu vidéo
Inutile de dire que cela fait longtemps que la BD essaie de faire passer ses univers dans celui du jeu vidéo. Astérix ou même Les Passagers du vent ont tâté du pixel dès les années 1980. C’était à l’époque globalement assez peu satisfaisant car on appliquait à ces licences des moteurs de jeu existants.
Mais avec les évolutions des technologies numériques et une augmentation des exigences des gamers, la qualité s’est considérablement améliorée et des créations originales se sont faites parallèlement sur les deux supports. On connaît l’aventure de L’Amerzone (un million de pièces vendues) ou Syberia de Benoit Sokal chez Casterman.
Produits dérivés et inversement
Des séries comme Game Over et Kid Paddle de Midam chez Glénat mettent en scène, depuis les années 1980, des gamers invétérés. Derrière, on compte près d’une centaine de séries qui, de nos jours, font le lien entre les deux médias avec quelques créations de jeu vidéo devenues des succès de BD notoires : Angry Birds au Lombard, Les Lapins crétins aux Deux royaumes, Dofus chez Ankama…
Mais ce sont évidemment les Japonais et les mangas qui tiennent le haut du pavé avec des licences comme Pokémon chez Kurokawa, Legend of Zelda ou SuperMario chez Soleil Manga, Sword Art Online chez Ototo, ou encore Assassin’s Creed chez Les Deux Royaumes.
Sans parler de la licence Streefighter qui investit la collection Urban Games Comics, comme nous le racontions récemment..
Un secteur convoité
Récemment, le groupe Média-Participations, qui possède déjà le label de jeux vidéo Anuman qui travaille sur les univers de Benoît Sokal, est entré dans le capital d’Ankama. Le rapprochement s’est fait non seulement pour des raisons éditoriales, mais aussi parce que ce producteur de jeux vidéo, comme Média-Participations, est également producteur de dessins animés. Des rapprochements tous azimuts sont en cours.
On peut y ajouter récemment le très actif Mana Books dirigé par Philippe Vallotti, un label du groupe d’édition ACMédia qui compte déjà Square Enix parmi ses partenaires éditoriaux sur son label Ki-Oon, c’est pourquoi on trouve à son catalogue l’Encyclopédie Final Fantasy (dont le manga Final Fantasy Type 0 paraît chez nous sous ce label). Un catalogue qui cherche à renforcer le groupe dans un esprit d’ « approfondissement et de complémentarité »., mais dont la montée en puissance correspond à un positionnement affirmé : avec 7 titres publiés en 2017, c’est 25 qui sont prévus en 2018 et 50 en 2019 ! Le jeu vidéo, c’est du sérieux !
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Au Salon Livre- Paris, un débat sera organisé sur ce thème :
BD HORS PISTE
BD, ANIMATION & JEU VIDÉO : FAUX AMIS OU VRAIS COUSINS ?
Avec Guillaume DORISON, scénariste de Versus Fighting Story et de la BD Assassin’s Creed (Glénat, Les Deux Royaumes), Laurent VALIERE (Historien de l’animation, La Martinière/Arte), François HERCOUET, éditeur de Urban Games Comics.
> Date : Vendredi 16 Mars 2018
> Créneau horaire (début-fin) : 17-18 heures
> Lieu : Scène BD-Comics-Manga
> Titre : BD, ANIMATION & JEU VIDÉO : FAUX AMIS OU VRAIS COUSINS ?
PLUS D’INFOS ET RÉACTUALISATIONS QUOTIDIENNES SUR LE SITE DE LIVRE-PARIS
Participez à la discussion