Si quelques terroristes essaient bien de rendre ce monde « plus juste », la tâche est immense et leurs actions sembles bien dérisoires. Cyniques, Roxan et Hugo regardent ces combats de loin et n’hésitent pas à tuer celui qui les empêche de prendre leur café tranquillement. De toute manière, le cadavre ainsi obtenu leur permettra d’avoir un bon hamburger demain !
Autre particularité : les apôtres. On comprend au fil des pages que des expériences génétiques passées ont créé ces êtres dotés d’un pouvoir. Celui-ci peut être très puissant ou anecdotique (intangibilité, invisibilité, sens décuplés ou encore contrôle de la chaleur ou du feu, par exemple), et ne peut se déclencher qu’en présence d’un acolyte humain avec lequel il est « lié ».
L’atmosphère blasée et cynique est sans doute l’attrait principal de cette courte série en deux tomes seulement. Les personnages de Roxan et d’Hugo forment un binôme assez classique, avec un personnage froid, sec et distant et un petit nerveux obsédé par la nourriture et qui dispose d’un pouvoir dont l’étendue se révèle au lecteur au fil des pages.
Le dessin de Masayumi est efficace et nerveux, de même que le rythme. Beaucoup trop d’ailleurs. Les intrigues secondaires s’enchaînent, se mêlent et s’entremêlent, et le lecteur finit par se perdre dans cette débauche d’action. Que font les personnages ?, qui poursuivent-ils ?, pourquoi ?...
Il en ressort une impression générale brouillonne malgré des scènes intéressantes où les protagonistes ne s’encombrent pas de réflexions et de sentiments : un être est utile ou inutile. Dans ce dernier cas, il meurt, en général d’une balle dans la tête.
Mais à la fin des deux tomes, de nombreuses questions restent en suspens et n’ont pas trouvé de réponse, laissant un incontestable goût d’inachevé au lecteur.
(par Jérôme BLACHON)
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