Dans son quartier populaire, bruyant et coloré d’accents de tous pays, le petit Horacio fait figure de petit génie du piano. Et si sa mère veille, un vieux routier des bars louches rêve de le faire jouer avec lui. Entre raison et passion, le petit Horacio va vite faire son choix...
Le style de Gonzalez est à prendre ou à laisser. Ses rondeurs abruptes, son trait passant de la douceur à l’âpreté, ses dessins en pleine page qui s’intercalent tout en noirceur... On navigue de Mattotti à Prado, mais toujours en terrain latin.
Plein de nostalgie, passant d’ambiances cafardeuses à des scènes de plaisir intense, Bandonéon joue la carte de l’émotion permanente. On peut tout de même préférer la finesse du Silence de Malka de Pellejero et Zentner, qui abordait aussi l’immigration européenne en Argentine, certes à une période antérieure.
On aura du mal en revanche à dire grand bien du récit secondaire qui complète cet album : Juste comme ça relève de l’auto-complaisance auteuriste débordant de textes assez prétentieux et jouant sur le mélange des genres. Curieux mariage éditorial...
(par David TAUGIS)
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