Batman Eternal T. 4 - Par Scott Snyder & Collectif - Urban Comics.

Des criminels plus sanguinaires les uns que les autres s’emparent de Gotham et mettent la ville à feu et à sang. De son côté, Batman, le protecteur des citoyens, est assailli de tous les côtés. Une troupe de criminels violents et cyniques tente de terrasser une fois pour toute le Chevalier Noir. L’abominable Sphinx et le vicieux Ra’s al Ghul vont lui mener la vie dure, tandis que de son côté, il peut compter sur son apprentie Sialia qui se démène comme une diablesse.

Au scénario, Scott Snyder dirige de main de maître son élément. Il s’entoure de scénaristes de génie dont font partie Tim Seeley (Hack, Slash), et Ray Fawkes (Justice League Dark) D’Alfred Pennyworth à Harper Row, en passant par Jason Todd, le 2ème Robin, chaque protagoniste utilisé donne du style à la lecture.

©Davide Furno / Urban Comics

La touche graphique comporte un éventail très large d’artistes. Pour ne citer que les principaux : Davide Furno - Paolo Armitano - Dustin Nguyen... Cependant, à force d’utiliser un panel éclectique de dessinateurs au style diamétralement opposé, on peut s’interroger sur l’impact qu’il produit sur les lecteurs. Le chapitre d’ouverture affiche le duo Davide Furno - Paolo Armitano offre des crayonnés de haut niveau : perspective et profondeur de champ, mouvement dynamique du trait, on ressent pleinement cette atmosphère tendue et cynique que veulent diffuser les auteurs. Malheureusement cet engouement demeure de courte durée, le second chapitre, en réalité le N°41 chronologiquement, change radicalement de tempo graphique. Joe Quinones utilise un procédé beaucoup plus enfantin, son trait, en opposition au duo Furno - Armitano, rafraîchit l’enthousiasme initial.

Certes, il en faut pour tous les goûts, mais cette compilation d’artistes au talent totalement opposé peut en rebuter plus d’un ! On ne sait d’ailleurs plus sur quel pied danser, c’est tout juste comme si on nous présentait Terminator, puis soudainement Winnie l’ourson. La plupart des dessinateurs de super-héros offrent ce potentiel de plaire à un public relativement large, même si au final, seuls quelques artistes interpellent.

Nous noterons également la remarquable souplesse du trait de Dustin Nguyen, auquel l’encrage de Derek Fridolfs et les couleurs de John Kalisz donnent un résultat lumineux et brillant. La palme revient incontestablement au chapitre 52, qui clôt en beauté cette saga, grâce notamment à la participation du talentueux Eduardo Pansica et de Julio Ferreira. Ceux-ci parviennent à apporter une touche graphique exceptionnelle. On se croirait projeté dans une autre dimension tant leur qualité graphique captive le regard. Soulignons le fait également, que chaque illustration de couverture met brillamment la série en avant. Remercions de même le travail acharné du traducteur Jérôme Wicky.

La structure narrative mise en place par l’équipe de Scott Snyder a réussi à captiver graduellement le public US. Batman Eternal est au final une belle réussite, et cela malgré quelques choix de dessinateurs au talent peu affirmé. On ne s’ennuie que très rarement, et le plaisir que l’on y prend parfois revigore.

©Davide Furno / Urban Comics