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Batman Infinite T. 1 : Lâches par essence - Par James Tynion IV & Jorge Jimenez - Urban Comics

Par Marc Vandermeer le 4 février 2022                      Lien  
Avec "Batman Infinite", James Tynion IV reprend les mêmes ingrédients que pour son arc "Joker War" avec un Gotham en pleine incertitude, confronté aux pires manipulations. Un premier round réussi avec le trait envoutant de Jorge Jimenez et l'impact lumineux apporté par une palette de couleurs signée Tomeu Moray.

Les différents arcs de Future State démontrent l’avenir incertain qui plane sur les épaules des héros DC, personne n’étant épargné, le Chevalier noir en tête de liste. Avec la nouvelle ère Infinite, nous voici plongés en arrière afin d’élucider les raisons pour lesquelles Gotham et Batman en sont arrivés là.

Dans la trilogie Batman - Joker War, nous avons suivi un Batman amoidri, ayant tout perdu : de son majordome Alfred décédé à la disparition de sa fortune. Sa relation avec Catwoman a aussi changé radicalement : elle lui donne une année pour régler ses problèmes conséquents.

Gotham souffre et les citoyens harassés par tant de violence, se replient sur eux-mêmes. Cette insécurité croissante est loin de s’équilibrer. À l’asile d’Arkham : Bane est retrouvé mort, ainsi que la majorité des détenus et du personnel, dû à une toxine verdâtre se répandant dans les cellules de l’organisme. Certains pensent qu’il s’agit d’une énième ruse du Joker, mais tout porte à croire que cela est l’œuvre de l’épouvantail.

Les héros masqués ne sont plus les bienvenus au regard des citoyens désemparés. La police, sous les ordres du nouveau Maire Christopher Nakano, mène la danse sans se référer à Batman ou d’autres superhéros.

D’autre part, un groupe, dénommé "Collectif Unsanity" et agissant dans la pénombre, revendique la chute qu’Arkham et la création d’une nouvelle Gotham, avec de nouvelles bases, de plus solides fortifications... Leur leader, Master Wyze, tente de rallier le peuple à sa cause. La menace est donc plus que jamais réelle pour les superhéros, pris par le temps et la tournure des événements.

Tout comme pour Joker War, James Tynion IV revient en force avec une trame à cent à l’heure et ce, dès les premières pages de lecture. Gotham est au plus mal et le scénariste le souligne tout du long comme si, en dépit du passé peu valorisant de la ville en matière d’ultraviolence, tout ce qui a précédé ne ferait pas le poids… c’est peu dire !

Non seulement de nombreux citoyens veulent quitter la ville, mais lorsqu’on questionne certains habitants vivants en dehors de Gotham : pour rien au monde ils ne souhaiteraient y séjourner. D’ailleurs, la Chauve-souris et sa clique ne sont plus accueillis comme par le passé, presque destitués de leurs fonctions primaires... Rares sont ceux qui croient réellement en leurs capacités à maintenir le calme et la paix sur la durée.

Batman Infinite T. 1 : Lâches par essence - Par James Tynion IV & Jorge Jimenez - Urban Comics
©Jorge Jimenez / Urban Comics

Au vu de la situation, la tache s’annonce particulièrement délicate d’autant que le groupe crépusculaire endoctrine le peuple en tentant de les rallier dans leurs rangs.

Ce 1er opus de Batman Infinite se savoure tel un met de choix, le lecteur se prenant facilement au jeu du chat et de la souris. Les tensions entre différents clans sont palpables et s’accentuent au fil des chapitres : de quoi tenir le lectorat en haleine sans peine.

Sachez toutefois qu’il est préférable de se familiariser à cet univers et aux précédents titres de Joker War entre autres, afin d’en décoder toutes les tactiques. Dans le cas contraire, le néophyte savourerait les enchainements rythmés, mais sans concrètement profiter pleinement de tous les protagonistes présents sur l’échiquier.

Pour la partie graphique, Jorge Jimenez s’aventure en cavalier solitaire, ce qui participer à la grande maturité de cette œuvre. C’était déjà le cas pour la saga Joker War et ici encore, nous ne pouvons que féliciter le dessinateur pour sa maîtrise. Un orchestre visuel jouissif, contemplatif, presque cérémonial par moments. Oui, autant l’avouer franchement : Jorge Jimenez monte en puissance et nous régale par sa justesse et l’équilibrage arrière-plan/effets de zoom.

Mention spéciale pour Tomeu Morey qui impressionne par sa palette de couleurs lumineuses. Les protagonistes prennent doublement vie et aucun détail n’est délaissé. Un régal pour les yeux tant ce tandem Jorge Jimenez - Tomeu Morey fonctionne parfaitement à l’unisson.

Bref, si vous avez apprécié la saga Joker War, nul doute que vous serez happé par ce nouveau joyau. Batman Infinite illustre à merveille ce à quoi on peut espérer pour les prochains mois.

(par Marc Vandermeer)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN : 9791026821731

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