Batman Infinite T. 4 : Abyss - Par Joshua Williamson - Jorge Molina & Mikel Janin - Urban Comics

Gotham a survécu … mais à quel prix ! Les récents événements ont montré toute la détermination de Simon Saint à créer une nouvelle Gotham avant de s’en prendre violemment à Poison Ivy qui, à son tour paniquée et menacée, a tenté d’éradiquer la ville entière par son réseau de végétation souterraine.

Mais pour l’heure, la population célèbre comme il se doit la renaissance de leur chère Gotham, loin du Magistrat et de l’Epouvantail, ce dernier dorénavant enfermé à l’Arkham Tower.

Bien que la ville soit festive comme jamais, Le Chevalier noir demeure méfiant et pressent un danger imminent. Au bal des milliardaires où se déroule une réception carnavalesque, d’affreux méchants prennent l’assistance en otage avant l’intervention de Batman qui n’en fait qu’une bouchée.

Le temps d’un instant, la foule l’honore et acclame son nom, événement qui ne s’était plus produit depuis longtemps.

Peu de temps après, l’inspectrice Cayha revient sur une scène de crime en Badhnisie, là où le monstre Abyss, responsable de nombreux kidnappings, fut réduit au silence par l’ancien Club des Héros devenus par la suite "Batman Inc" (Dark Ranger, El Gaucho, Le Bat-Man de Chine et Frère Chiroptère) Un groupe de combattants dirigés et financés par Luthor …

Tandis que les précédents tomes de la saga reposaient sur le duo d’artistes James Tynion IV & Jorge Jimenez, l’acte final qui clôt Batman Infinite est scénarisé par Joshua Williamson et ses comparses Jorge Molina et Mikel Janin pour la touche graphique.

Quasiment tout du long de Batman Infinite, Le Chevalier noir s’est vu ramer contre vents et marées, a perdu en popularité auprès d’une opinion déstabilisée, et dés lors : Joshua Williamson lui déniche un nouvel endroit, à Badhnisie, loin d’une Gotham persécutée, là où peut-être, on lui témoignera plus d’estime.

©Jorge Molina / Urban Comics

Autant l’annoncer, ce dernier tome s’aventure dans un dédale bien obscur, moins crédible et à plusieurs reprises téléphoné. On ne retrouve pas l’élégance et la finesse scénaristique de James Tynion IV.

Toutefois, la trame nous permet de s’attarder sur la "Batman Incorporated" financée par un protagoniste charismatique qui n’est qu’autre que Luthor. Loin des jouer les adversaires ténébreux, il propose étrangement de collaborer avec Bruce Wayne, main dans la main.

Outre ce personnage de taille, Joshua Williamson introduit également l’inspectrice Cayha, qui collabore étroitement avec Batman dans un but commun : déceler si oui ou non la Batman Inc est responsable du meurtre d’Abyss ?

Une enquête qui va le mener vers les profondeurs abyssales, là-même où il sera sauvagement molesté et atteint de cécité.

D’un point de vue graphique, Jorge Molina soigne habillement ses héros autant que les décors, pourvus de nombreux détails généreux. Un trait épais, noir, de facture traditionnelle. On remarque la grande maîtrise de l’artiste qui, d’une planche à l’autre, est susceptible de changer radicalement son système de découpage.

©Mikel Janin / Urban Comics

Toutefois, la palme doit revenir à son partenaire Mikel Janin capable de doistiller une atmosphère cruelle mais prenante aux tripes, idéalement servie par les couleurs de Tomeu Morey. Tous deux dépeignent les personnages avec précision, aux visages et aux expressions crédibles.

Mais l’arc final de Batman Infinite nous laisse cependant un peu sur notre faim. Le changement de scénariste y étant sans doute pour beaucoup.