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Batman : One Dark Knight - par Jock - Urban Comics

Par Jaime Bonkowski de Passos le 29 octobre 2022                      Lien  
Le Black Label d'Urban Comics s'enrichit d'un nouveau titre dédié au Batman : "One Dark Knight", une petite perle d'obsidienne (dark, noir, obsidienne, vous l'avez) qui fait jouer un curieux jeu de chassé-croisé au Chevalier Noir. Une intrigue efficace servie par un dessin fantastique : Jock à son meilleur.

Par une très chaude nuit d’été, la GCPD décide de déplacer E.M.P., le plus dangereux méta-humain emprisonné à Arkham, vers une toute nouvelle cellule sur-mesure à Blackgate. Mais comme toujours à Gotham, rien ne se passe comme prévu, et à mi-chemin, le convoi est compromis.

Seul Batman peut encore arrêter E.M.P., mais c’est un adversaire très délicat, presque impossible à affronter sans causer d’immenses dommages collatéraux. La nuit s’annonce longue pour le Croisé à la Cape...

Batman : One Dark Knight - par Jock - Urban Comics

Blackout

La black Label d’Urban Comics, sa collection de titres hors-continuités dark et adultes, est décidément un vivier de titres exceptionnels. Après la réimp’ des American Vampire, les chefs d’œuvres de Sean Murphy ou les étranges expérimentations de Kurt Busiek et John Paul Leon, c’est Jock, l’étoile scintillante du comics à griffe, qui débarque.

Comics à griffe car, quand on feuillette un titre de Jock, on sait qu’on a entre les mains un objet bizarre et intéressant. Il a commencé dans les années 2000 aux côtés de John Wagner sur du Judge Dredd (encore un sale gosse issu de 2000 AD, l’inépuisable pépinière à talents peu orthodoxes), et plus récemment on l’avait vu dans l’univers (détestable) de Batman Metal (Scott Snyder : ni oubli, ni pardon) sur Le Batman qui rit, le plus notable des titres du verse. Il vole cette fois en solo au scénario et au dessin dans One Dark Knight, un one-shot effréné et obscur dans une Gotham plus sombre que jamais.

L’intrigue est élémentaire et tient sur un post-it : il faut emmener le "paquet E.M.P." d’un point A à un point B, en évitant les obstacles et les gangs. Dans l’exécution, on a presque l’impression de voir un remake sauce DC du film de Walter Hill Les Guerriers de la nuit (The Warriors, 1979), dans lequel les héros traversent New-York en affrontant successivement tous les gangs de la ville.

Car, pour une fois, ce ne sont pas les super-criminels ou les méta-humains surpuissants qui vont se dresser en travers de la route de Batman, ce sont les péons et les péquins lambda, la piétaille qu’il a l’habitude d’écraser mais qui, étrangement, se révèle particulièrement irritante lorsqu’il a les mains prises.

L’histoire est simple et efficace, c’est le dessin qui permet vraiment à Jock de se démarquer. Il imprime ses planches dans nos rétines par une maîtrise exceptionnelle de ses outils numériques. Il joue notamment avec la présence du grain et des cellules de couleurs qui composent les images, normalement invisibles à l’impression mais qu’il grossit volontairement pour les faire ressortir, et ainsi texturer certains visages ou éléments de décors. La technique rappelle le très bon Joker : Killing Smile de Jeff Lemire et Andrea Sorrentino, avec une attention encore plus minutieuse accordée à la lumière et l’obscurité (évidemment, puisqu’elles sont au cœur du récit.)

Il renonce au strict réalisme de ses personnages et à la justesse de leurs proportions pour leur donner des gueules impactantes et des carrures à la Sin City. L’ensemble y gagne un aspect très carré et anguleux, massif, qui souligne autant la puissance des impacts que le dynamisme des mouvements.

Enfin, on a l’habitude d’arpenter Gotham City de nuit, mais on l’a rarement vue plongée dans une obscurité aussi palpable, poisseuse et dangereuse, qui déborde presque hors des pages. Du Black Label pur jus et, encore une fois, quelle maîtrise de la lumière par Jock !

Les fans de Batman se régalent en ce moment, entre les rééditions du run de Tom King et ce très beau One Dark Knight. Ce dernier s’adresse peut-être à une cible un poil plus amatrice des aventures du Chevalier Noir et des one-shot hors continuité, ne serait-ce que par son "méchant principal", un peu plus confidentiel que les Joker et autres Pingouin. Que cela ne rebute néanmoins pas les curieux : devant un bon album, tout le monde prend son pied. Et One Dark Knight est assurément, indubitablement, un très bon album.

(par Jaime Bonkowski de Passos)

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Code EAN : 9791026826958

"Batman : One Dark Knight" - par Jock - Urban Comics - 160 pages - 28/10/2022 - 17€.

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