Belgique : la vacation Millon mise sur les fleurons belges

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Les vacations se suivent, mais ne ressemblent heureusement pas. Après l'offre toujours réussie réunie par Daniel Maghen, la sélection opérée par Millon nous apparaît plus classique, même si elle recèle également quelques pièces prestigieuses. Un catalogue bien diversifié où chaque collectionneur d'originaux devrait trouver une pièce digne de son intérêt.

Comme tous les six mois, Million Belgique réalise sa vente aux enchères de pièces exceptionnelles, qui se distingue de ses ventes en ligne bi-hebdomadaires. Car rien ne vaut, comme celle qui nous occupe aujourd’hui, ces vacations en présentiel au marteau, avec l’adrénaline qui les accompagne. Analysons en détail ce qui pourrait faire vibrer la salle dimanche prochain.

La première marque de distinction de la vente Million tient dans le type de pièces proposées, il ne s’agit pas uniquement d’originaux, mais également d’albums, de rares tirages limités ou bien d’objets 3D comme la centaine de pièces avec lesquelles démarrent la vente. Parmi celles-ci, on compte bon nombre de véhicules tirés de séries bien connues du grand public : Spirou & Fantasio, Pin-up, Gaston, sans oublier Tintin et ses « Objets du mythe ». Citons entre autres les deux imposants hydravions réalisés par Aroutcheff (60 cm de long), le triomphe à l’éléphant des Cigares du pharaon, sans oublier l’incontournable maquette de la Licorne !

: © Tintinimaginatio - Hergé / 2022

La vente se prolonge avec une série de plaques émaillées tirées des aventures de Tintin et les sérigraphies. Parmi ces dernières, Franquin est à l’honneur avec une trentaine de belles pièces, notamment celle du Garage Quick Super inspirée d’un véritable garage située non loin du Bois de la Cambre, un haut lieu bruxellois où l’auteur avait ses habitudes. Les portfolios consacrés respectivement au Marsupilami et à Michel Vaillant intéresseront certainement les passionnés, tandis que les férus d’Histoire et de coulisse se pencheront sur la correspondance d’Hergé.

Les albums ont toujours la cote chez Millon. Ainsi retrouve-t-on une centaine de première édition et quelques tirages de têtes des années 1960 issus d’éditeurs tels que Dupuis, Le Lombard et Casterman (Hergé).


Par Franquin

Original, quand tu nous tiens !

La seconde partie de la vente concerne assez logiquement sur les originaux. Globalement, les estimations restent assez basses, car il s’agit pour la plupart des pièces d’illustrations ou de dédicaces. Parmi les curiosités, notons ce gag d’Edika réalisé à destination d’un lecteur, ainsi qu’une caricature de Walthéry réalisée par Tillieux. Il n’y en a pourtant pas que pour les Belges ; on retrouve ainsi une série d’illustrations réalisées par Sempé et une dizaine d’autres de Cabu.

Plus étonnant : la quasi totalité des originaux composant le portfolio PétroFina de 1996 est proposé à la vente. Il s’agit d’un portfolio que la société pétrochimique avait offert à l’époque à ses actionnaires et partenaires. Son format est assez inhabituel : vertical et de forme plus allongée que d’habitude. Et les mêmes dessins avaient été repris dans le rapport annuel de la société. Il est frappant de voir la qualité des auteurs qui avait été réunis : Cosey, Moebius, Gibrat, Taniguchi, Will, Will, Dave Gibbons, Dany, JF Charles, Cabanes, Derib et Taymans. Étonnant ! Treize des quatorze originaux de ce superbe collectif sont proposés à la vente, à savoir la totalité excepté celui de JF Charles.


Les treize originaux tirés du portfolio Pétrofina: Petit quizz : saurez-vous relier chaque illustration à son auteur ?
(attention, certains auteurs ont réalisé deux illustrations)

On y retrouve également des auteurs que l’on est plus habitués de voir dans les ventes parisiennes, comme cette planche et cette illustration de Mathieu Bonhomme précédant ses Lucky Luke, ou encore deux planches de Blake et Mortimer par Teun Berserik. On retrouve aussi du Juillard et du Rosinski. Quant aux fans de Corto Maltese, ils pourront découvrir une nouvelle version de leur héros fétiche vu par Tardi, et une autre que l’on doit à René Follet.

Enfin, épinglons quelques têtes d’affiche en fonction des goûts : deux planches d’Alix datant de l’âge d’or de Jacques Martin, deux superbes gouaches de l’illustrateur érotique Aslan, les 46 planches d’un album complet des 4 As par Craenhals, une superbe illustration fantasmatique de Crepax, plusieurs belles gouaches de Cuvelier, deux planches de Blueberry dont une tirée de La Mine de l’Allemand perdu ainsi qu’une des dernières illustration de Pierre Joubert pour la saga du Prince Eric.


Crepax

Quant au clou de la vente, il s’agit certainement de cette magnifique toile acrylique réalisée par Hermann pour la couverture du tome 8 de Jeremiah. Il s’agit tout simplement de la toute première toile de l’auteur. Une pièce historique !