Trahi par son ami d’enfance et injustement accusé d’avoir attenté à la vie du procurateur de Judée, Ben Hur a été envoyé aux galères. À chacun de ces coups de rame, il repense à ce jour funeste, ce jour où il a vu sa famille anéantie... sa vie détruite !
Enchaîné à fond de cale depuis maintenant plus de trois ans, il s’est forgé une impressionnante musculature, accroché à la vie par le besoin de revoir les siens. Ce rameur indomptable attire l’attention de Quintus Arrius, un grand amiral de la flotte impériale. Contre toute attente, la rencontre de ces deux hommes commence mal ...
Comme nous l’évoquions dans la chronique du premier tome, Jean-Yves Mitton met son talent d’auteur historique au service d’un grand et universel récit. Les décors sont intéressants, les personnages très bien campés, et le juvénile Ben Hur a heureusement cédé la place à un solide gaillard, tout en poils et en muscles.
Malheureusement, l’écueil des longs dialogues n’a une fois de plus pas pu être évité. Bien entendu, en raccourcissant ces échanges, on retomberait trop vite dans les ornières du film, mais en donnant des détails ô combien intéressants, on alourdit tout de même le rythme de lecture.
Comme lors de la grande discussion du premier tome, la présentation de Quintus Arrius et sa rencontre avec Ben Hur prend une bonne moitié de l’album, dans un découpage dense, et très (trop) régulier. Heureusement, le combat naval se profile, et dans le choc des trimères, on profite une fois de plus du très grand talent de Mitton.
Même si on se demande pourquoi le combat se déroule de nuit (réelle stratégie militaire, ou artifice d’auteur pour faire ressortir les traits enflammés ?), les amateurs historiques ne bouderont pas leur plaisir en lisant cette série, et attendront impatiemment le retour en Judée et les fameuses courses de char.
Notez que la trilogie prévue est devenue quadrilogie, mais comme le rythme de parution semble soutenu (moins de 10 mois par tome), le plaisir n’en sera que multiplié. Quand aux lecteurs férus de suspense et de nouveautés, ils passeront bien entendu leur chemin.
(par Charles-Louis Detournay)
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