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Benjamin-Samuel Ewenczyk (DiGiBiDi) : « On ne cherche pas à remplacer les bibliothèques, ni le livre en papier. »

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 24 décembre 2009                      Lien  
2009 aura été une grande année pour la bande dessinée numérique. Le marché est encore balbutiant et bien malin qui peut dire ce qu’il en ressortira dans quelques années. Mais chacun cherche sa solutuon. DiGiBiDi se distingue de ses concurrents notamment par un service de BD en location à des prix très attractifs. Nous avons rencontré son fondateur Benjamin-Samuel Ewenczyk .

Quel service DiGiBiDi offre-t-il à l’internaute ?

Benjamin-Samuel Ewenczyk (DiGiBiDi) : « On ne cherche pas à remplacer les bibliothèques, ni le livre en papier. »D’abord un service de Previews où le lecteur va pouvoir venir sur DiGiBiDi.com et feuilleter gratuitement les premières pages de la bande dessinée. Par ailleurs, les players sont exportables. Donc si l’on a un blog ou un site, on va pouvoir réintégrer l’extrait sur ce support. Le deuxième service qu’on propose, c’est la lecture complète, en location pendant 72 heures, sans limite de temps, les planches étant accessibles depuis son navigateur.

Les players courent les rues, maintenant. Chacun a le sien.

C’est vrai qu’il y en a plein. Maintenant, le player DiGiBiDi a été développé spécifiquement pour lire de la BD sur Internet donc aujourd’hui, on a une vraie valeur ajoutée sur ce player qui est simple, rapide et qui est rtsè apprécié par les auteurs de bande dessinée qui nous font un retour très positif sur l’interface de lecture.

Admettons que je veuille acheter la BD en lecture pour 72 heures, combien cela coûte-t-il ?

En trois jours, on a suffisamment de temps de lire une BD. Quant au prix, cela va dépendre si c’est un manga ou autre chose. La tendance est un prix de 2,50 euros pour 72 heures, un peu moins pour le manga, environ 1,50 euros.

Louer une BD, ça coûte moins cher dans une bibliothèque.

C’est vrai, mais ce n’est pas le même service, ni la même lecture. Là, on est sur du 100% dématérialisé. On va pouvoir choisir sa BD et la lire chez soi un dimanche à minuit, au moment où la bibliothèque n’est pas ouverte. On va pouvoir aussi lire la BD au bureau sans avoir à la transporter dans les transports en commun. On ne cherche pas à remplacer les bibliothèques, ni le livre en papier : on apporte un service supplémentaire.

Les gens lisent sur leur ordinateur.

Tout à fait. C’est une raison pour laquelle il y a du piratage dans le domaine de la bande dessinée. On le voit dans l’étude du MOTif [1] qui a été publiée récemment : la bande dessinée fait partie des contenus que les gens sont prêts à lire sur leur ordinateur.

Justement, quelles sont les mesures que vous avez prises contre le piratage ?

Pour dissuader les gens de pirater nos contenus, nous appliquons un watermarking invisible, une technique de tatouage numérique. Quand on va acheter ou louer une bande dessinée numérique, les planches affichées à l’écran sont modifiées avec un identifiant imperceptible à l’œil nu et qui est propre au compte de l’utilisateur. S’il y a une utilisation frauduleuse, on va pouvoir extraire cette clé et remonter à l’utilisateur d’origine. C’est vraiment de la dissuasion puisqu’on enlève l’anonymat des planches qui circulent.

Un exemple de lecteur de DiGiBiDi (Vous pouvez l’agrandir sur toute la page).

Si quelqu’un a piraté votre contenu, vous le dénoncez à Hadopi ?

Non, on n’ira pas jusque là. On ne cherche pas à policer les internautes, ce n’est vraiment pas notre objectif. C’est pourquoi nous sommes plus sur des mesures de dissuasion, dans la réprimande que dans le contrôle. L’utilisateur normal ne sera jamais limité. Pour les autres, s’il y a une demande des éditeurs, nous prendrons contact avec notre utilisateur.

C’est l’absence d’offre légale qui a longtemps favorisé le piratage. Une offre légale réduit l’action de pirates.

Oui, une offre légale et attractive. Nous faisons le maximum pour développer notre catalogue et notre contenu pour qu’une personne qui a envie de lire des bandes dessinées sur son ordinateur n’ait pas à récupérer des contenus illégaux et ait à sa disposition une offre légale qui correspond au service qu’il recherche.

Propos recueillis par Didier Pasamonik

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN :

Le site de DiGiBiDi

[1Le MOTif, observatoire et centre de ressources du livre et de l’écrit en Ile-de-France, présidé par Yves Frémion, est un organisme associé de la Région Ile-de-France, qui s’inscrit dans le cadre de la politique régionale du livre.

 
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