Bernard Werber était déçu de son incursion dans la bande dessinée. Lui qui, avec Les Fourmis , son cycle des anges et son cycle de dieux, est habitué à des tirages de plusieurs centaines de milliers d’exemplaires, il voyait ses ventes plafonner à quelques dizaines de milliers seulement, voire moins, avec les BD dont il était le propre scénariste. C’est que la bande dessinée, comme le cinéma du reste, n’obéit pas aux mêmes règles, ni au même rythme que le roman.
Est-ce ce constat qui lui fit faire appel à Corbeyran ? C’est bien possible. On reconnaît en tout cas sa patte dans le premier épisode d’un cycle qui devrait en comporter trois. Sur la structure très maîtrisée et très documentée du romancier (qui met en parallèle la façon dont la mort est perçue à travers les plus grandes civilisations du monde : sumérienne, maya, chinoise, etc.), il pose des personnages à la naïveté manifeste mais qui rend crédible une hypothèse qui a tous les atours de la farce : celle de l’exploration du « Pays de la mort. »
Le dessin de Taranzano est très efficace, arrivant à s’extraire de l’école graphique d’où il vient : le dessin réaliste des productions Bonelli pour se rapprocher de l’école réaliste franco-belge, mois rapide au dessin et plus documentée. Les couleurs de Ruby renforcent le rendu de fantastique et de science-fiction de cette série captivante.
Voici donc un album prometteur qui devrait remettre Bernard Werber sur la liste des best-sellers, de la bande dessinée cette fois.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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