A l’école d’informatique, c’était le mot d’ordre : l’avenir est en Chine ! Pour Milad, fraîchement diplômé, et fort de son identité mixte franco-iranienne, l’appel du lointain opère. Un premier stage le convainc d’y retourner, cette fois pour créer son entreprise. Une société de conseil pour les exportateurs. Des débuts difficiles, une épreuve personnelle avec un deuil à surmonter... Pourtant Milad va parvenir à se relancer, et à réellement s’installer en Chine pour une vraie réussite économique. Entre temps, il aura appris, avec beaucoup de patience, les multiples codes sociaux du pays.
Sur le plan formel, voilà un témoignage un peu trop linéaire, qui manque de relief. Mais sur le fond, que de découvertes... Certes, nul n’ignore que la Chine est un vrai eldorado pour le business le plus capitaliste, avec un contrôle social et politique qui est resté totalitaire. Mais l’ensemble des traditions, codes, règles d’échanges demeurait assez flou, voire inconnu des occidentaux. Du rituel de la carte de visite aux soirée alcoolisées quasi obligatoires, on entre dans ce monde éberlués, autant que stupéfaits par les excès en tous genres. De la taille des bureaux aux tablées surchargées de plats, que d’empilements d’esbroufe...
Un peu trop long, à la construction et au dessin toujours sobres, l’album aurait pu gagner en énergie, la ville de Guangzhou en particulier semblait se prêter à merveille à ce traitement. Et les aspects sentimentaux -mais oui, la réussite de Milad tient essentiellement à ses rencontres féminines- méritaient peut-être une vision plus sensible...
Bienvenue en Chine, dans sa précision clinique et sa sincérité, n’en reste pas moins un témoignage riche et inédit, qui fera sans doute frissonner nombre de jeunes diplômés francophones.
(par David TAUGIS)
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