New York, années 1970. Après avoir liquidé Salvi, Big K. prend en main un autre contrat commandité par Tony Lucchese : éliminer James Aceyla, le frère toxicomane du comptable attitré des Lucchese. Devenu incontrôlable et menaçant, James constitue un facteur de désordre pour les affaires de la Famille.
Récompensé de ses loyaux services par la gérance du sex-shop que tenait Salvi, Big K. entreprend de s’acquitter de son nouveau contrat, avec un goût de la violence et de la mise en scène qui fond froid dans le dos. Mais dans le même temps, deux ombres font leur apparition dans l’horizon personnel du tueur…
Le premier tome de Big K nous mettait dans les pas de ce personnage glaçant, à la fois tueur à gages et serial killer. Malgré cette noirceur affirmée, on ressentait un sentiment assez artificiel, comme une leçon appliquée, trop méthodiquement parfois, pour réellement croire à cet antihéros profondément inhumain.
Ce deuxième tome vient corriger la donne, car Ptoma parvient à donner de la profondeur à son personnage, principalement grâce à un flash-back étonnant, sensible et réussi. Ce second volume est également plus construit, notamment dans son évocation du milieu social et criminel des années 1970.
Ces qualités sont également à porter au tableau d’honneur de Nicolas Duchêne. Alors que certaines de ses premières planches semblaient parfois légères ou mal équilibrées, cette impression s’évanouit instantanément dès le début de L’Invitation au mal. Le crayonné de son dessin prend également tout son sens, apportant un sentiment de nostalgie à cette représentation pessimiste des années 1970 et conférant une certaine distance à la noirceur des faits présentés. Un trait plus réaliste aurait en effet été plus difficilement supportable, voire souligné l’aspect quelque peu irréaliste du personnage.
Les lecteurs du premier tome prendront donc un grand plaisir à la lecture de cet ouvrage et piafferont déjà d’impatience pour une suite qui nous promet des situations explosives et inattendues. Quant aux amateurs de polars très sombres qui auraient raté le début de la série, ce second opus leur donne l’occasion d’une agréable découverte.
(par Charles-Louis Detournay)
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