Dès le début des années 80, Floyd Whitman avait prévenu son ami Trent, de la CIA, qu’à force d’engraisser la mafia russe, les États-Unis créeraient un monstre bien pire que le communisme. Vingt ans plus tard, sa prophétie s’est réalisée et Floyd se retrouve entre les balles de ses anciens "amis", russes avides de pouvoir ou agents du gouvernement américain décidés à faire le ménage à n’importe quel prix.
Il serait vraiment délicat de lire cet album sans replonger dans les épisodes précédents. Sans pour autant être confuse, l’intrigue développée par Stephen Desferg est d’une telle densité qu’elle exige une lecture plus qu’attentive pour s’y retrouver.
Le scénariste dévoile les collusions entre mafia russe et CIA à l’époque de la Guerre froide et leurs répercutions contemporaines. Il reste fidèle à la construction d’un récit s’articulant sur d’incessants allers-retours passé-présent. Ce concept déroulé sur les quatre volumes est efficace, mais il provoquera peut-être un sentiment de trop grande uniformité sur la longueur (6 tomes sont prévus).
Black Op n’en reste pas moins une valeur sûre du récit d’espionnage. Au dessin, Hugues Labiano déploie une galerie impressionnante de personnages, le tout sur deux époques. À quelques rares proportions hasardeuses prêts, son travail, complété par les couleurs pertinentes de Jean-Jacques Chagnaud, fait de cet album un grand moment de lecture.
(par Laurent Boileau)
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