Blateman et Bobine sont deux super-héros peu ordinaires : appelés pour sauver un village cerné par les zombies, les villageois les accueillent tel le Messie. Pour vaincre les morts-vivants, dirigés depuis un château par d’infâmes sorcières, ils doivent aller au devant de nombreux périls que les habitants ne sont jamais parvenus à surmonter.
En réalité, Blateman se rapproche davantage d’un gaffeur et, bien qu’il bénéficie de pouvoirs exceptionnels grâce à ses Blat-Sacoches, il ne parviendrait pas à grand chose s’il ne pouvait compter sur la présence d’esprit et la débrouillardise de son stagiaire, Bobine, qui vient compenser les innombrables bévues de l’anti-héros.
En ce sens, Blateman est assez semblable à l’inspecteur Gadget dans sa manière de combattre le mal, bien souvent de manière involontaire, accidentelle, tout en parvenant à s’attribuer les mérites des autres.
Le fantasque Blateman et le clairvoyant Bobine forment un duo assez improbable et, finalement, très attachant. Il faut sans doute y voir les effets de l’association réussie entre le multi-cartes Tarek, au scénario qu’on ne connaissait pas encore dans ce registre, et Vhenin, qui assure un dessin et des couleurs rappelant le pop-art, lui aussi dans un style très différent que les quatre voyages d’Alix qu’il a signés chez Casterman, sous son vrai nom (Vincent Henin).
Cela se traduit par exemple par un découpage parfaitement lisible et agréable, mais aussi par des dialogues assez savoureux, Blateman souffrant apparemment de carences dans l’utilisation correcte des capacités de communication que fournit le langage. Ainsi, les détournements d’expression sont d’une grande drôlerie et sont parsemés, çà et là, de quelques jeux de mots plus faciles qui déclenchent – au moins – un sourire : comme l’indique le site officiel consacré aux personnages, Blatman et Bobine sont « la blatte qui ne donne pas le cafard et la Bobine qui ne se défile pas »… On l’aura compris, cet album s’adresse avant tout à la jeunesse, mais les autres y trouveront aussi bien du plaisir.
(par Damien Boone)
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