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Blois, ville ouverte

Par Laurent Melikian le 23 juin 2021                      Lien  
Parmi les quelques municipalités de France équipées d’une structure permanente dédiée au 9e art, Blois a rouvert au public sa Maison de la BD depuis une semaine. L’identité bédéphilique de la ville se déclinera tout l’été avec pour objectif BDBoum, le festival de novembre dont l’affiche signée Posy Simmons vient d'être dévoilée.

Ce mardi 15 juin, aurait pu être une journée banale pour les permanents de l’association BDBoum. Mais ce jour-là après huit mois de fermeture au public -mesures sanitaires oblige- la Maison de la BD, située dans la vieille ville, à deux pas des quais de la Loire, ouvrait ses portes sans cérémonie, comme pour signifier un retour prudent à la normale. Quelques visiteurs ont pu parcourir des expositions conçues pour le Festival BDBoum 2020 qui n’a pas résisté à la deuxième vague de l’épidémie. Ainsi le bâtiment accueille trois expositions.

Blois, ville ouverte
La Maison de la BD, version 2.0. Ici on n’est pas des guignols !
© L. Mélikian

D’abord, la rétrospective consacrée à Émile Bravo -qui aurait du présider les festivités d’automne- balaye plus de deux décennies de création sous le signe de la ligne claire depuis Aleksis Strogonov à son Spirou synonyme de courage dans les heures sombres.

Ensuite, la Bande dessinée africaine francophone offre après Kubuni à Angoulême un autre aperçu du continent grâce notamment à l’initiative de Simon Mbumbo éditeur et auteur fraîchement installé dans la ville que nous avions interviewé en décembre.

Enfin, l’exercice de style des Transports sentimentaux -la traditionnelle évocation des Transports urbains blaisois- permet la rencontre fortuite avec jeune autrice talentueuse Camille Moog.

© L. Mélikian

La journée conclut huit mois sans public mais pas sans activité. Les habitués des lieux comprenant atelier d’auteurs, bureaux, salles de lectures et d’activité ont noté que l’espace a été réaménagé.

Une nouvelle salle baptisés les P’tits Diables en hommage à la série d’Olivier Dutto est à la disposition des jeunes visiteurs. Équipée d’une table lumineuse, elle les accueille le temps d’une évasion par la lecture ou la création. Par ailleurs, l’exposition permanente de la Maison qui offre un panorama de l’histoire de la bande dessinée est étendue par des compléments vers les créations d’Europe de l’Est, d’Afrique, d’Amérique du Sud ou d’Asie.

© L. Mélikian
© Ville de Blois - N. Wietrich

En parallèle, la ville a pris une initiative originale en s’intéressant à son fameux escalier Denis Papin qui la surplombe. Visible depuis la rive opposée de la Loire, il est fréquemment le support de fresque temporaire monumentale (la Joconde, mais aussi Mickey par Loisel ou Valérian). Cet été, c’est la Bibliothèque idéale des blaisois qui s’affiche sur cette façade constituée de 120 marches. Un éventail de livres constitué après la consultation de près d’un millier d’habitants invités à citer leurs cinq titres fétiches. Ainsi Harry Potter côtoie l’Étranger, 1984 et pour les premières marches, Naruto, les Passagers du vent ou la Légèreté de Catherine Meurisse.

Que l’on se rassure, la bande dessinée ne reste pas cantonnée à ce bas de côte, elle est même honorée par des reproductions grands formats qui vont parsemer la ville. Ainsi, pliée façon avion en papier, une planche extraite d’Airborne 44 par Philippe Jarbinet s’est plantée sur la pelouse du Square Victor Hugo, aux pieds du château. On annonce par ailleurs également des reproductions géantes de L’Arabe du Futur par Riad Sattouf, de Persepolis par Marjane Satrapi et Lou ! par Julien Neel. Il se pourrait même qu’un Corto Maltese en trompe-l’œil se glisse vers les quais de Loire. Après sa statue sur l’île Marquet d’Angoulême, le héros d’Hugo Pratt ne serait-il au fond qu’un marin d’eau douce ?

© L. Mélikian
© B. Genini - L. Mélikian

Mais ce 15 juin était également marqué par le dévoilement de l’affiche du prochain festival BD Boum du 19 au 21 novembre prochain. Une affiche signée Posy Simmonds, honorée par le prix « Grand Boum » en cette année sombre 2020. La créatrice de Tamara Drew est la seconde femme ainsi honorée depuis la création du prix en 1998 et même le premier auteur ou autrice anglophone. Pour annoncer une fête explosive et conjurer le mauvais sort, Posy Simmonds invite deux de ses héroïnes Tamara Drew et Cassandra Drake à allumer un feu d’artifice face au château.

Une chouette promesse.

Bruno Genini, Directeur de BD Boum
© L. Mélikian

Voir en ligne : Pour découvrir les activités de la Maison de la BD de Blois

(par Laurent Melikian)

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