Bruce Maddox, superstar de thrillers hollywoodiens, se fait refroidir avec son amant alors qu’ils allaient supprimer madame Maddox. Le tueur était envoyé par le mafioso italien Tony Luciano, qui fricotait avec la femme infidèle. Mais les truands russes, en affaire avec Maddox, voient d’un mauvais oeil les westerns spaghetti, et surtout cet assassinat qui sonne comme une déclaration de guerre...
Le hic, c’est qu’une grosse valise de billets verts a disparu dans l’histoire, et plutôt que de western spaghetti, c’est plutôt d’OK Corral qu’il va être question.
La grosse farce policière aux multiples références, initiée par Viktor Kalvachev et dessinée par une pléiade d’artistes (Robert Valley, Nathan Fox, Toby Cypress, Tomm Coker, Andrew Robinson, Peter Nguyen, Andy Kuhn et Andrew Osborne) revient avec un troisième tome démarrant tambour battant par la mort d’un de ses protagonistes principaux.
Si cette introduction sanglante permet de dynamiser un peu cette série qui patinait un peu, elle n’oublie pas son traditionnel second degré, en balançant des grosses références notamment à la série Dexter et à l’univers de Star Wars (aussi repris dans la splendide couverture de ce tome 3).
L’ambiance de polar décomplexé continue de fonctionner à plein régime, tout en ne parvenant jamais à éviter ce léger sentiment de confusion, provoqué par la multitude de styles graphiques et de personnages. Entre les mafieux italiens, les tueurs russes, les flics paumés, le privé rondouillard, le frère agent immobilier, et le milieu retors du cinéma ne manquant jamais de seconds couteaux trop pressés de se faire une place au soleil, Blue Estate regorge de chair à canon promise à un défourraillage massif dans le 4ème et dernier tome à venir.
(par Thomas Berthelon)
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