Un pilote de ligne qui s’inquiète d’apercevoir des moutons à califourchon sur le cockpit : « - Commandant, je crois que nous perdons de l’altitude » ; une tribu de Néandertaliens, la cigarette au bec, scrutant l’un des leurs essayant de faire du feu en frottant deux silex... Des situations aussi burlesques que loufoques, voilà ce que nous propose l’illustrateur Olivier Tallec, déjà bien connu dans l’édition jeunesse, dans un nouvel opus aussi réussi que le premier, paru chez le même éditeur.
Après un passage par la publicité et le dessin de presse (Libération) et l’illustration de littérature jeunesse, un premier livre publié en 2009, ce diplômé de l’École supérieure d’Arts Appliqué Duperré a décidé de s’attaquer avec bonheur au dessin d’humour. Légendés ou non, les dessins d’Olivier Tallec touchent aussi bien à l’absurde qu’au dérisoire, au subtil qu’au très féroce. Ce second album publié chez Rue de Sèvres confirme tout le talent de cet auteur inspiré par la démarche de grands maîtres du dessin de presse comme Garry Larson ou même Sempé. Le dessinateur reste proche d’un humour anglo-saxon, dépourvu d’agressivité ou de cynisme.
Ses couleurs douces aux tons pastels servent avec autant d’efficacité un discours décalé, que des scènes de la savane africaine ou d’attaque de château féodal. En renouant avec une tradition du dessin de presse réduisant le texte au strict minimum, Olivier Tallec s’invite parmi les grands d’un genre narratif exigeant. Le bon mot ne peut se substituer à un graphisme bâclé, de même que le meilleur des dessins reste celui qui a quelque chose à dire.
Par une l’association d’un graphisme tout en nuance à un humour décapant, l’auteur frappe souvent fort et juste mais avec du style !
Exemple : ce charmant bambin annonçant tout de go à ses parents assis au pied du sapin : « - L’année dernière, c’était du bon foutage de gueule, j’espère que cette année ce sera moins lamentable. » Joyeux Noël !
(par Patrice Gentilhomme)
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