Fernando est cet écrivain au physique à la Jean Reno (version Léon mais en moins costaud !) dont le destin bascule lors de son processus créatif.
Son talent lui vient d’étranges visions apparaissant lors de transes incontrôlables. Il « voit » alors des événements dramatiques, crimes, attentats, avant de les coucher sur le papier. Une véritable course contre la montre s’engage alors pour intervenir (et convaincre les incrédules...) afin d’éviter l’issue tragique entrevue par l’écrivain dans ses visions prémonitoires.
On l’aura compris, ce don s’avère une véritable malédiction pour cet anti-héros au look brouillon et désordonné. Dans ce dernier épisode les enjeux sont d’importance, puisque Fernando a « vu » l’histoire d’un terroriste kamikaze s’apprêtant à opérer en plein Paris !
Comment aider la police à empêcher le drame sans passer pour un complice ou un illuminé ? C’est à partir de cet étrange dilemme que va se clore le cycle de cette histoire originale hésitant entre fantastique, ésotérisme et polar classique.
Un scénario qui, tout en s’appuyant sur des personnages justes et crédibles, parvient à captiver le lecteur sans artifice exagéré. Le dénouement flirtant délibérément sur le mode fantastique boucle un récit qui propose au passage un autre regard sur le terrorisme et ses protagonistes.
Le graphisme expressif sans être très original sert avec justesse une intrigue solide et bien menée écrite par Alexis Robin.
Ancien élève de l’Institut Saint-Luc de Bruxelles, ce scénariste a publié ses premiers travaux aux Éditions Treize étrange (Demain est un autre jour). Après un passage aux Humanoïdes Associés (Si j’ai bonne mémoire) dans la collection Tohu-Bohu, il a rejoint les éditions Bamboo et le label Grand Angle avec Nathaniel, Contre la montre (collection Focus), puis Borderline rassemblé désormais en quatre volumes.
Après avoir travaillé dans la pub, sur des storyboards et des conceptions de logos Nathalie Berr a débuté en 2000 avec La Maison Dieu (chez Albin Michel) sur un scénario de Rodolphe, avec Borderline elle fait une entrée remarquée chez Bamboo.
(par Patrice Gentilhomme)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.