Jane est une jeune australienne qui semble tout ce qu’il y a de plus normale. La vingtaine, elle vit encore chez ses parents en attendant de trouver, après ses années de fac, une situation stable. Elle a un petit ami, Ben, peut-être un peu fade mais amoureux. Sa meilleure amie, Nathalie, est devenue une mannequin en vogue, mais elles ont réussi à garder le contact.
Tout n’est certes pas parfait. Jane aurait bien besoin d’argent pour pouvoir déménager et s’installer avec Ben. La vie sous le toit familial est devenue étouffante, le couple parental se déchirant régulièrement. Sa relation avec Ben connaît des hauts et des bas. Et son amitié avec Nathalie est en suspens à la suite d’une long séjour de la jeune top model en Asie. Égérie d’une grande marque, celle-ci est rapidement devenue riche et célèbre. Ses valeurs coïncident-elles encore avec l’amitié partagée de Jane et Ben pendant leurs années d’étude ?
Le retour de Nathalie en Australie, après plusieurs mois passés à Tokyo, cristallise les tensions, les contradictions et les rancœurs. Les deux amies se retrouvent, mais l’ambiance est froide. Entre jalousie et déception, Jane ne parvient plus réellement échanger avec Nathalie, qui de son côté a d’autres priorités. Quand, à la suite d’une soirée trop arrosée, Jane est l’unique témoin d’une situation très embarrassante pour une femme qui fait commerce de son image, un plan diabolique naît dans son esprit...
Le récit de Chris Gooch s’accélère alors. En quelques heures, la vie de Jane, Nathalie et Ben bascule dans une version qu’ils n’auraient jamais pu imaginer. Les mécanismes d’un thriller implacable s’enclenchent. Poussée par sa détresse psychologique mais aussi un esprit froidement calculateur, Jane devient la cheffe d’orchestre d’une petite musique glaçante.
Entre faux revenge porn et véritable chantage, Jane glisse rapidement sur une pente délictueuse voire criminelle. Jusqu’où sera-t-elle capable d’aller ? Chris Gooch mène le suspens jusqu’au bout, grâce à un scénario simple mais efficace, une écriture sèche et réaliste, et un dessin sobre, souligné de trames d’aplats de bruns et de noirs renforçant l’atmosphère pesante de son récit.
Bottled - référence à la fois à ce qui a mis Nathalie dans l’embarras et à la situation inextricable dans laquelle se retrouve le trio - a été réimprimé quatre fois aux États-Unis. Logique, au pays de John Grisham et Harlan Coben. Fortes tensions psychologiques, retournements inattendues, violence larvée : Bottled est une bande dessinée à lire d’une traite.
(par Frédéric HOJLO)
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Bottled - Par Chris Gooch - Huber Éditions - édition originale : Bottled, Top Shelf Productions, IDW Publishing, États-Unis, 2017 - traduction de l’anglais (Australie) par Baptiste Neveux - conception artistique par Julian Huber - police d’écriture par Didier Heynemans - mise en page par Julian Huber - 17 x 24 cm - 292 pages - couverture cartonnée - parution le 26 mars 2021.
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Huber Éditions est une collection des Éditions de la Fabrique Électrique.
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