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Bow Ditama : "Je ne pensais pas que Mahoro aurait autant de succès à l’étranger !"

Par Arnaud Claes (L’Agence BD) le 10 novembre 2008                      Lien  
Le dessinateur de {Mahoromatic} (éditions Ki-oon) était l’invité du festival Chibi Japan Expo. Il nous parle de cette série très populaire, aujourd’hui terminée au Japon, et de ses autres projets en cours de parution.

Avant d’être mangaka, vous étiez juriste. Qu’êtes-vous allé chercher dans le manga que vous ne trouviez pas dans le droit ?!

Bow Ditama : (Rires) Au Japon, on entre souvent à l’Université parce qu’il faut y entrer ! Je suis allé en fac de Droit parce que j’aimais un peu le droit, mais surtout pour tenir la promesse que j’avais faite à mes parents de rentrer à l’Université… En vérité, j’ai toujours voulu faire du manga !

Bow Ditama : "Je ne pensais pas que Mahoro aurait autant de succès à l'étranger !"
Mahoro et Suguru
(c) Ki-oon

Avant Mahoromatic, vous travailliez sur un manga érotique – mais il y a aussi des passages assez coquins dans Mahoromatic ! Était-ce une revendication de votre part ou également le souhait de votre scénariste Bunjuro Nakayama ?

En fait, les scènes coquines dans Mahoromatic sont là à la demande de Bunjuro Nakayama ! Parfois je pensais que ce n’était pas vraiment utile, mais comme j’aime bien les dessiner, ça ne me gênait pas…

Comment Bunjuro Nakayama a-t-il eu l’idée de raconter l’histoire d’un ravissant cyborg qui décide de passer ses derniers mois de fonctionnement comme bonne… ?!

Je le lui ai demandé aussi ! Ce qu’il voulait montrer, c’était que le fait de connaître la date de fin permet de mieux apprécier les choses de la vie.

Mahoro mêle humour, romance et action : est-ce que la proportion entre ces ingrédients a évolué au fur et à mesure de la vie de la série ?

Au départ, Mahoromatic ne devait faire que 3 tomes et tenir principalement avec de la romance et de l’humour, plus un peu d’action à la fin. Lorsque la série s’est étoffée, l’action a augmenté d’elle-même.

Quel type de public souhaitiez-vous atteindre, et est-ce que le public réel a correspondu à ce que vous imaginiez ?

À l’origine, on visait un public masculin entre 15 et 25 ans ; au bout du compte, le public s’est avéré aussi bien féminin que masculin, et âgé de 12 à 35 ans environ. On a pu s’en apercevoir d’une part à travers le courrier des lecteurs de Comic Gum, qui occupe une place importante dans le magazine, mais également pendant les dédicaces et les conférences.

L’interprète Emmanuel Bochew, notre journaliste Arnaud Claes, Bow Ditama
Photo D. Pasamonik (L’Agence BD)

Votre rêve, plus encore je crois que de faire du manga, était de travailler dans l’anime, et vous avez pu le faire avec Mahoro : quelle a été votre impression en travaillant dans ce domaine ?

Avant de faire du manga, j’avais étudié l’animation et appris à faire un beau dessin qui bouge facilement. Par la suite, en faisant du manga, j’ai appris à faire un dessin beau et immobile ! J’ai alors oublié comment faire un beau dessin qui bouge… Donc, quand j’ai commencé à travailler dans l’anime, j’ai eu quelques soucis au début, mais au bout du compte, je me suis adapté !

Quel est votre meilleur souvenir avec Mahoro, et s’il y en a un, quel est le pire ?

Un beau souvenir, c’est le fait que les fans ont tellement apprécié la série qu’au Japon il y a même eu des évènements de fanzinat dédiés à Mahoro ! J’ai été invité, j’ai pu constater tout le bonheur des lecteurs, et ça m’a moi-même fait très plaisir. D’un autre côté, ce qui a été difficile, c’est que c’était ma première expérience où je travaillais avec un scénariste et non par moi-même.

"Fight ippatsu ! Juden-chan !!", chez Wani Books, qui paraît dans le magazine "Comic Gun" et "Kiss X sis" chez Kodansha
Photo : D. Pasamonik (L’agence BD)

Concernant vos projets actuels : vous travaillez sur deux mangas, pouvez-vous nous en dire quelques mots ? Seront-ils bientôt disponibles en France ?

Il y a d’abord Fight ippatsu ! Juden-chan !!, chez Wani Books, qui paraît dans le magazine Comic Gun. Cela parle d’êtres qui ont la faculté de recharger les batteries des humains quand elles sont à plat. Ces êtres sont invisibles pour les humains, sauf certains qui ont la capacité de les voir. C’est donc l’histoire d’un humain qui va avoir la capacité de voir une Juden. Quatre tomes sont sortis, le cinquième est prévu pour janvier ; et nous venons d’annoncer en avant-première en France la production, par le studio Hibari, d’un anime qui sera lancé l’été prochain au Japon. Ensuite, chez Kodansha, il y a Kiss X sis, dont deux tomes sont sortis, le troisième va bientôt sortir avec un DVD : c’est l’histoire d’un garçon dont la sœur par alliance (aucun lien de parenté entre eux) est follement amoureuse de lui, et va tout faire pour s’en rapprocher, avec des situations… plus que border-line ! Pour les mangas comme pour les anime, il n’y a pas de prévision française pour l’instant.

Pour terminer, comment s’est passée votre rencontre avec le public français ? Y a-t-il eu des surprises, des moments dont vous vous souviendrez ?

D’abord, je ne pensais pas qu’il y aurait un évènement aussi important en France, avec autant de public ! Je ne pensais pas non plus que notre série dépasserait les frontières du Japon et aurait autant de succès encore aujourd’hui, alors qu’au Japon elle est terminée depuis longtemps. Il y a eu des moments vraiment amusants, comme quand je suis passé sur le stand Mangapop, où j’ai improvisé une dédicace sur palette graphique ! Sinon, j’aurais aimé voir le Cosplay, mais ma dédicace était à la même heure…

(par Arnaud Claes (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN :

Propos recueillis à Chibi Japan Expo le 2 novembre 2008, traduits du japonais par Emmanuel Bochew.

Lire aussi la chronique du premier tome de Mahoromatic ainsi que celle du huitième et dernier tome sur ActuaBD.

En médaillon : Bow Ditama. Photo : Arnaud Claes

 
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