On retrouve au menu de cet album une belle brochette de losers : un flic qui veut toucher le pactole avant la retraite, des petites frappes rêvant au casse du siècle, deux frères qui vivottent avec papa...
Quant chacun va vouloir récupérer le fruit d’un braquage dans les mains de l’autre, la machine s’emballe : règlements de comptes et flingues de sortie...
Outre l’ancrage liégeois très réussi (du polar de terroir ?), c’est la narration déclinée en différents points de vue qui donne du tonus à Braquages et bras cassés. Une construction habile et ben maîtrisée.
Van Linthout, qui avait réussi l’adaptation graphique du Sur les quais de Schulberg pour Rivages/Casterman, offre une belle variété de cadrages dans son noir et blanc contrasté.
Son complice Benjamin Fisher a peaufiné des dialogues tragi-comiques qui constituent le point fort de cette BD. Attachés à l’aspect régional de l’intrigue, les auteurs livrent en fin d’album un carnet de photos et croquis des plus intéressants. Impossible après cela de voir Liège comme avant...
(par David TAUGIS)
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