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Bruxelles Métropole T1 : Ville Haute Par Di Giorgio & Santander - Glénat-Caravelle

Par Charles-Louis Detournay le 29 juillet 2007                      Lien  
Malgré un scénario ténu, cet album au dessin fantasmagorique est une des découvertes de l’été : une plongée envoûtante au cœur du Bruxelles du 19ème Siècle.

Bruxelles, 1874. Une photographe réputée est retrouvée assassinée de 14 coups de couteau. Pour la police, l’affaire est claire : c’est le mari de la dame ; sa culpabilité ne fait pas l’ombre d’un doute ! Des voisins l’ont vu enterrer un couteau dans son jardin et fracturer la porte de sa propre maison ! Et pour couronner le tout, la première femme de cet homme a été assassinée de la même manière… Bref, tout semble accuser l’époux qui pourtant n’a de cesse de clamer son innocence. Pour Mélina, la jeune soeur du suspect, découvrir la vérité ne sera pas de tout repos. Et pourtant un détail la tracasse : pourquoi n’a-t-on pas retrouvé ses dernières photos et que peuvent-elles bien contenir ?

On a connu Jean-François di Gorgio plus inspiré dans Mygala ou Shane, mais il faut avouer qu’il a le chic pour s’entourer. C’est ce qu’il a prouvé dans Munro avec Griffo, ou plus récemment dans Samouraï avec Genêt. Il compose ici une première partie d’un diptyque dans lequel l’attention est principalement portée sur la ville de Bruxelles et sur le personnage principal de la série. La métaphore est aisée, car toutes deux sont nobles, élancées, volontaires, mais cachent une partie de mystère. C’est ainsi que di Gorgio nous entraîne dans une sombre histoire de serial killer dont l’arme du crime ressemble au couteau sacrificiel d’une secte hindoue. Qu’importe si l’intrigue paraît tout tracée, car sa lenteur (mesurée ou non) laisse la possibilité d’admirer sans relâche le superbe graphisme de l’album.

Bruxelles Métropole T1 : Ville Haute Par Di Giorgio & Santander - Glénat-Caravelle
Bruxelles, ville haute ... en couleurs

Autodidacte passionné par le symbolisme, Pablo Santander est un auteur chilien lauréat de plusieurs prix de peinture et de BD, qui a même travaillé pour le Vatican. Ce premier album de bande dessinée lui laisse la possibilité d’exprimer tout son talent au travers des anciens décors somptueux de la capitale européenne, tant en laissant la place belle à son héroïne au charme ingénu. D’emblée, on est frappé par la minutie des détails, et l’attention apportée au climat oppressant. Les cieux nuancés font penser à un songe dont on ne sait s’il est rêve ou cauchemar, et l’abondance des décors laisse planer un parfum à la fois historique et irréel, non sans rappeler le Brüsel de Schuiten et Peeters, mais accompagnée d’une beauté de chaque instant qui bercent les pensées. Pablo Santander a l’étoffe d’un grand dessinateur, et cet album est une excellente occasion de découvrir son art.

La première partie de ce diptyque avance mollement dans l’intrigue, mais l’album mérite néanmoins la lecture, ne fut-ce que pour ses décors, parfois hantés par des visions tortueuses et ses ambiances poétiques.

(par Charles-Louis Detournay)

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