En phase avec ce mouvement international, l’œuvre de Cosey débute (réellement) en 1974, par la plongée en chute libre de son héros dans le ciel tibétain. Jonathan est amnésique, il est le premier d’une grande famille de personnages qui, dans les albums de Cosey, chercheront à reconstituer une identité perdue, à changer de peau, voire à se réincarner (au sens bouddhique du terme). « Souviens-toi, Jonathan » résonne alors comme un véritable mot d’ordre générationnel.
Les voyages, la méditation, et surtout l’immersion fusionnelle dans la Nature permettent à l’homme « civilisé » du 20e siècle d’entrevoir la possibilité d’un tel travail de reconstruction spirituelle. Mais d’abord, il faut « faire le vide » en soi.
Alors, le dessinateur nous invite à plonger dans l’espace bleu entre les nuages, ou à écrire dans la neige de larges trajectoires cursives et jubilatoires.
Bien sûr, ce qui se joue ici, c’est avant tout l’idéal de la page blanche, seul miroir capable de refléter le voyage intérieur du dessinateur.
Thierry Smolderen
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COSEY, L’AVENTURE INTERIEURE
Charleroi - Palais des Beaux-Arts
Du 11 février au 16 avril 2005
Du mardi au dimanche de 10h à 18h.