Un homme poursuivi par des miliciens à la solde d’un potentat local, un marin en solitaire, un navire de la marine française, des missionnaires anglais, et des tribus locales.... tout ce petit monde peuple l’histoire écrite par Christian Perrissin, déjà scénariste pour les Humanos de la série El Niño.
Ce premier tome met en place tous ces personnages, en une succession de séquences bien maîtrisées. Il n’est pas toujours facile de jongler avec une demi-douzaine de sous-intrigues, mais le lecteur n’est jamais perdu, bien au contraire. L’utilisation de lettres et journaux de bords écrits par deux des personnages permet d’expliquer le contexte sans ralentir le rythme, qui n’est d’ailleurs pas du tout frénétique, sans être aucunement lent.
Le dessinateur italien Enea Riboldi, à la carrière déjà bien remplie dans son pays, fournit un travail tout à fait convaincant, aussi bien au niveau des personnages que des décors. Il utilise également à bon escient les splendides paysages de la région en de grandes cases au charme certain, qui parsèment le récit.
Les personnages ne dévoilent pas toujours dans ce premier tome grand chose de leur histoire ou de leur personnalité, mais leur interaction permet de les découvrir un peu. Le personnage de l’indien interprète est particulièrement attachant, et la peinture du traitement de ses pairs par une bonne partie des Européens ne surprend malheureusement pas beaucoup.
Ce premier tome de Cap Horn est donc tout à fait engageant, et semble promettre pour la suite de la série un équilibre intéressant entre réalisme et romanesque.
(par François Peneaud)
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