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Captain America : la veine des super-patriotes

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 11 août 2011                      Lien  
Alors que l’économie des États-Unis se trouve privée de sa note d’excellence et que sa super-puissance militaire même se retrouve le genou à terre, Captain America déboule sur les écrans et rappelle que même lorsque l’on est faible et rachitique, on peut faire triompher la nation et accessoirement la justice.
Captain America : la veine des super-patriotes
L’une des premières créations marquantes de Jack Kirby
Ed. Panini

Le chromo des Américains qui triomphent des forces du mal a la vie dure. Créé en mars 1941, avant même Pearl Harbor et donc que les États-Unis d’Amérique n’entrent en guerre, Captain America est un vigoureux chant patriotique poussé pour que la première puissance économique du monde entre dans le conflit qui déchire l’Europe.

Captain America va bien plus vite que les politiciens qui, en économistes frileux, prêchent alors l’isolationnisme et une bien hypocrite neutralité.

Ses auteurs, Joe Simon & Jack Kirby, livrent ici leur première œuvre d’envergure pour la firme Timely (qui se fera connaître bientôt sous le nom de Marvel).

Leur héros, le jeune Steve Rogers, ressemble à un cliché de ces pubs pour matériel de musculation des années 1950 : il est malingre, à la limite du rachitisme, mais il veut s’engager pour défendre la nation. Éconduit par les services de recrutement de l’armée, il se porte volontaire pour qu’on lui inocule un produit chimique inventé par le professeur Reinstein (si, si !), alias Abraham Reskine, destiné à transformer un simple ado en super-guerrier taillé comme un musclor. Mais un méchant s’introduit dans le laboratoire, tue le savant, et le jeune homme sera le seul défenseur de la nation américaine, juste accompagné de quelques faire-valoir.

Une première version du Captain en dessins animés

Le duo Simon-Kirby fait merveille. En dix numéros, ils vont installer le mythe en créant face au Captain étoilé un personnage horrifique présentement nazi et bientôt communiste, Red Skull le bien nommé.

L’horrifique Red Skull dans la BD

L’éditeur croit tellement à son idée qu’il lance d’emblée un comic-book à son nom : Captain America Comics. Il a le nez fin : à ce jour, le personnage a vendu 210 millions d’exemplaires dans 75 pays.

Le film de Joe Johnston (sortie en France le 17 août 2011) restitue sans fard un script aussi faible que peut l’être Steve Rodgers avant de devenir le Monsieur Muscle défenseur de la civilisation.

Car Captain America est peut-être un super-patriote mais il n’a pas de pouvoirs surnaturels comme Superman. Il est juste plus fort que les autres. Le script est habilement troussé et on ne s’ennuie pas pendant les deux heures de sa projection, tant les effets spéciaux sont réussis et la mise en scène bien huilée, mais jamais le mythe ne se révèle. Ce n’est pas de sa faute : c’est juste l’Amérique qui ne fait plus rêver.

Captain America : avec lui, ce ne sont pas seulement les ennemis de la nation qui tombent comme des mouches...

C’est clairement un film de transition que souligne d’ailleurs bien le sous-titre : « First Avenger ». Car Captain America a un long destin devant lui : il est celui qui va fédérer les Vengeurs, un groupe de super-héros qui devrait rivaliser avec les X-Men dans les salles obscures d’ici 2012.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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Code EAN :

Images du film © Paramount Pictures France
Captain America © Marvel Comics

 
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