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Carine : « Wolfo a pour objectif de montrer l’importance de la protection de l’environnement »

Par Morgane Aubert le 24 septembre 2010                      Lien  
La dessinatrice suisse Carine publie depuis des années des bande dessinée et des livres jeunesse liée à la sante ou à la prévention pour la préservation de l'environnement. Nous l'avons rencontrée lors du Festival BD-FIL à Lausanne.

Christine Racine alias Carine a publié, depuis les années 1980, sur des BD d’aventure (Coup bas à Mayabas), des livres jeunesse (Quenotte) ainsi que sur des BD liées à la santé et à la recherche médicale (Coline : souvenirs d’une fécondation in vitro). L’une de ses spécialités restant les histoires animalières avec notamment les séries canines Sylf et Sherpa. Elle vient de sortir un nouvel album animalier, Wolfo, en collaboration avec l’association WWF. Nous sommes allés à sa rencontre lors du festival BD-Fil à Lausanne.

BD-fil 2010 n’est pas votre premier festival.

Non, ma première bande dessinée est sortie en 1981 (Victoire sur l’impossible). J’ai donc commencé en participant au festival international de Sierre depuis 1984, puis j’ai aussi participé à tous les festivals de Lausanne.

Carine : « Wolfo a pour objectif de montrer l'importance de la protection de l'environnement »

Vous venez dédicacer votre nouvelle BD, le premier tome des aventures de Wolfo ? Que raconte-t-elle ?

C’est une bande dessinée animalière qui raconte l’histoire d’un chien, Wolfo, une BD qui a pour objectif de montrer combien la protection de l’environnement est importante. Dans ce premier tome, Wolfo, en plus de rencontrer des animaux et de tomber amoureux, est surtout confronté à la pollution et à la destruction de la forêt. Cet album a d’ailleurs été réalisé en partenariat avec l’association WWF.

Comment a commencé cette collaboration avec WWF ?

J’avais envie de parler de la forêt car j’y suis tous les après-midis pour promener ma chienne et je me suis rendu compte que la forêt n’est pas toujours bien respectée par l’être humain. J’ai donc commencé une histoire sur le sujet. N’aimant pas travailler seule, j’ai cherché un partenaire motivé qui avait les mêmes objectifs que moi. J’ai proposé l’histoire de Wolfo au WWF et ils ont tout de suite accroché. On a continué le scénario ensemble, pour l’enrichir. Ce sont eux qui s’occupent de la partie informative à la fin de l’album, des fiches pédagogiques en lien avec Wolfo ainsi que tout ce qui concerne la promotion de l’album.

On peut donc trouver Wolfo directement sur le site Internet du WWF.

Tout à fait, sur leur site www.wwf.ch, il y a une rubrique « éducation à l’environnement » dans laquelle on trouve le tome un de Wolfo ainsi que les fiches pédagogiques.

L’une des particularités de cette BD est d’être totalement muette. Pourquoi ce choix ?

Pour coller au plus près de la réalité : le lecteur entre ainsi dans le mode de communication de l’animal, afin qu’il s’imprègne plus facilement de ce monde-là.

Le charme de cette BD tient également à son graphisme rond et coloré, pouvez-vous me parler de votre technique ?

J’aime l’authenticité. Mises à part pour certaines étapes finales comme les recadrages et la mise en page, je n’utilise pas l’ordinateur. Au contraire, je cherche à donner le plus de traces de mon travail dans mon dessin : gommer le moins possible, laisser les traits de construction. J’aime également faire de la couleur directe.

En fait, vous réalisez complètement l’album, de A à Z ?

Oui, je m’occupe de tout : du scénario jusqu’à la sortie de l’album. Je vais même à l’imprimerie pour contrôler le tirage. Mais c’est un tout, j’aime réaliser chaque étape.

Vous avez donc les connaissances techniques que n’ont pas forcement certains dessinateurs ?

Oui, j’ai une formation de graphiste à la base.

D’où vous vient cette passion pour le dessin ? Et celle pour les animaux ?

La passion du dessin, je suis née avec ! Enfant, j’avais déjà des choses à raconter : pouvoir dessiner sur n’importe quel sujet, sur n’importe quel support et avec plus ou moins n’importe quels outils, ça m’a permis de m’extérioriser. Ça me permettait également de garder un souvenir de ce que j’avais vécu, de mes émotions. En fait j’avais besoin de le reproduire sur le papier pour en garder une trace.
J’aimais aussi par exemple, si le dénouement d’un film ne me convenait pas, imaginer une autre fin sur le papier. Dessiner, ça permet de continuer de rêver.

La passion des animaux, c’est aussi depuis toute petite que je l’ai contractée. C’est quelque chose d’instinctif et j’ai toujours aimé avoir une interaction avec eux. Sauf avec les araignées ! (rire)

Y aura-t-il un tome 2 de Wolfo ?

Oui, et cette fois ci le thème écologique sera le Rhône. Il a beaucoup été canalisé en vallées et les zones qui sont restées à l’état naturel sont peu représentatives de la faune et de la flore des fleuves. Et le Rhône dans ses parties canalisées se meurt… Certaines espèces sont en voie de disparition. C’est aussi l’un des principaux projets du WWF que d’améliorer le bord et les alentours de ce fleuve.

Le thème du Rhône, c’était leur idée ?

Au départ, je souhaitais parler de l’eau mais c’est vaste. On peut parler de la pollution de l’eau, des problèmes de sécheresse ou d’inondation. Et pour WWF, les problèmes écologiques liés au Rhône sont vraiment préoccupants. Vu que dans ce thème on peut justement évoquer la pollution ou encore les inondations, c’est cette idée qui a été retenue. De plus, ce qui était intéressant de montrer au lecteur, c’était le cheminement du fleuve : on part du glacier pour aller jusqu’au lac Léman.

Comment vous êtes-vous documenté sur le sujet ?

Je suis allée là-bas avec mon mari cet été. J’ai pu prendre des photos. Et puis je me suis aussi documentée grâce aux livres de la bibliothèque et aux informations fournies par WWF.

Que se passe-t-il dans ce deuxième tome ?

Dans le deuxième tome Wolfo va essayer de devenir l’ami d’un cheval en fuite, qui a au départ très peur de lui. Finalement Wolfo va l’aider à revenir chez lui en longeant les bords du Rhône. C’est une histoire sur l’amitié et l’acceptation de l’autre.

D’autres projets ?

Une opportunité, quelque chose que je n’avais encore jamais fait : une exposition « nature et harmonie », visible durant tout le mois d’octobre à l’hôpital orthopédique, 4 avenue Pierre Decker à Lausanne.

Ce sera une exposition de planches de BD ?

Au départ, c’est ce qui était prévu mais je trouvais que l’endroit ne s’y prêtait pas. J’ai eu envie de peindre, chose que je n’avais pas faite jusqu’à présent car j’étais comblée avec la bande dessinée. J’ai donc peint 32 tableaux en six mois .Ca m’a donné l’occasion de faire quelque chose de complètement différent. J’ai pu essayer d’autres techniques : l’acrylique, les encres liquides ou encore les craies grasses. J’ai pu, en plus de thèmes réalistes créer également des toiles abstraites.
En fait c’est assez diversifié : des toiles réalistes avec des animaux, avec des paysages, des tableaux pour enfants et des sujets abstraits.

Ces tableaux sont mis en vente ?

Oui, selon comment se passe l’exposition, certains seront mis en vente sur mon site Internet www.carinebd.com. De toute façon, le but c’est avant tout de sentir la réaction du public face à mes toiles, voir s’il y a un intérêt vu que c’est la première fois que je réalise des tableaux. Ce n’est pas évident de se lancer dans quelque chose de nouveau. Donc, oui j’aimerais bien savoir ce qu’en pensent les autres.

Où est-ce que les internautes pourront prochainement vous rencontrer ?

Au Festival BédéMANIA à Belfaux (Fribourg – Suisse) du 5 au 7 novembre 2010 et au Salon du livre de Genève, pour la sortie du tome 2 de Wolfo (fin mars 2011).

(par Morgane Aubert)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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