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Caroline Baldwin - T13 : La nuit du Grand Marcheur - par André Taymans - Casterman

Par Charles-Louis Detournay le 15 octobre 2007                      Lien  
Chien(-loup) au milieu du jeu de quilles, la jolie détective débarque dans un village Inuit, entre déménageurs gouvernementaux et mouvement de résistance local. Un superbe album, chargé d’émotion et de justesse, dans un contexte social et écologique pourtant compliqué. Une très belle occasion de découvrir cette série si ce n’est déjà fait.

Caroline Baldwin - T13 : La nuit du Grand Marcheur - par André Taymans - CastermanAprès avoir reçu un mystérieux courrier adressé à son défunt grand-père, Caroline Baldwin s’envole pour le grand nord canadien. Destination : la petite communauté d’Ivulvik, en plein pays inuit. Au fil de son voyage se révèle peu à peu l’étrange histoire de la famille qui a incité Caroline à entreprendre ce déplacement dans cette région de glaces et d’immensités désertes. Une lourde histoire d’adultère et d’intolérance, suffisamment intense pour avoir traversé le temps, toujours à vif. Mais derrière les histoires de famille se cachent parfois des secrets encore plus lourds à porter …

Après avoir été confronté aux révoltes tribales et à la vengeance de sang dans le diptyque précédent, la charmante détective indienne aux yeux verts dévoile une partie de son passé familial dans une aventure teintée d’émotion. Mêlant adroitement fiction et réalités contemporaines, André Taymans prouve une nouvelle fois son réel talent de conteur. Moins punchy que les précédents tomes, la Nuit du Grand Marcheur gagne en justesse et en suspens. Taymans y évoque des douloureux maux de notre société : réchauffement climatique, entraînant la disparition des villages Inuits, abus des grandes compagnies provoquant l’éradication de communauté entières, l’intolérance face à la différence qui provoquera toujours d’énormes dégâts humains.

La complexité de ces thèmes aurait pu engendrer un album rébarbatif, ou trop dense ; il n’en est rien ! Taymans reste au service de son dessin : des cases aérées, des moments de calmes pour mieux emmagasiner les informations précédentes. Jamais de leçon donnée, mais le message atteint le lecteur au cœur. Dans ce village du bout du monde, le suspens du huis-clos monte irrémédiablement, se concluant sur une planche finale, dont le format est devenu la signature incontournable des aventures de Caroline Baldwin.

Un récit qui comblera les fans de la jolie détective anti-conformiste, désireux de mieux connaître leur héroïne, mais un album qui peut aussi être lu en dehors de la série.

Une exposition de Caroline Balwin prend place du 13 octobre au 4 novembre à la galerie Les dessous du dessin, rue du marché au Charbon, 13 à 1000 Bruxelles (Belgique).

(par Charles-Louis Detournay)

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