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Caroline Fourest et Jean-Christophe Chauzy ("La Vie secrète de Marine Le Pen") : "Marine Le Pen représente un certain danger pour la République."

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 23 avril 2012                      Lien  
Les urnes ont parlé. Avec 17,90 % des suffrages, Marine Le pen est arrivée troisième aux Présidentielles de 2012 avec un score supérieur à celui de son père. Mais qui est-elle? Caroline Fourest et Jean-Christophe Chauzy viennent de publier "La Vie secrète de Marine Le Pen" (Drugstore-Grasset) , une album très révélateur.
Caroline Fourest et Jean-Christophe Chauzy ("La Vie secrète de Marine Le Pen") : "Marine Le Pen représente un certain danger pour la République."
"La Vie secrète de Marine Le Pen" par Caroline Fourest et Jean-Christophe Chauzy
Éditions Drugstore - Grasset

Votre BD est en quelque sorte la substantifique moelle d’une enquête que vous avez cosignée avec Fiammetta Venner chez Grasset. Est-ce que, du coup, cela n’en devient pas réducteur ?

Caroline Fourest : Sincèrement, non. Je crois qu’on a trouvé un équilibre qui n’était pas gagné d’avance. Je suis très très fière de cet album, vraiment. Je ne pense pas que l’on arriverait à ce degré de précision et de vérité et, en même temps, d’ambiance et de réel univers de bande dessinée.

Quand Glénat est venu me voir, l’enquête venait de sortir, ils cherchaient à faire une BD sur Marine Le Pen. Il y en a en effet plus de dix sur Nicolas Sarkozy, elle fait partie des personnages politiques qui méritaient d’avoir son album. En même temps, c’est un personnage qui n’était pas simple à traiter parce que c’est une femme et une femme du Front National. Les gens ont un rapport à elle très particulier. Je travaille depuis près de 15 ans sur les extrêmes dans la politique, je n’ai pas ce rapport entre fascination et répulsion que je découvre régulièrement dans les yeux de ceux qui achètent un livre ou un album sur Marine Le Pen.

Je suis très surprise par certaines réactions comme par exemple sur la couverture de notre essai où l’on montre une photo où elle n’est pas vilaine. On n’a pas besoin de faire ce genre d’attaques faciles, on a assez d’arguments et d’anecdotes riches pour ne pas en rajouter. Il y a ceux qui disent que l’on fait sa publicité, comme si elle n’était pas très haute dans les sondages ! C’est un personnage incontournable de la politique et il faut donc bien la traiter comme tel.

Au début, j’avais un peu hésité, par fatigue, car l’enquête avait été très longue et l’écriture du livre aussi.

Ils vous ont laissé enquêter ? Avec le temps, ils vous ont repérées, non ?

Ils ne m’avaient pas vue depuis plusieurs années , ils nous ont donc laissées revenir interviewer Marine Le Pen mais, honnêtement, cette interview, c’est bien de la faire, c’est bien de l’avoir, mais c’est le début de l’enquête. Ma façon de travailler, que ce soit avec Tariq Ramadan ou Marine Le Pen, c’est du décryptage, de l’analyse de discours. Je ramasse tout ce qui a été écrit par des confrères qui font du reportage et qui n’ont en général pas beaucoup de temps pour faire de l’analyse. En même temps, j’apporte ce qui est en peu à cheval entre l’étude universitaire et le journalisme : de l’analyse de discours. En mettant tous ces éléments ensemble, on a une vue plus complexe du personnage, au-delà du discours anecdotique ou pipole sur le mode : elle est plus jeune que son père, elle est moderne, c’est une femme, etc.

Est-ce qu’elle a changé ?

Sur certains points : oui, et sur d’autres : non. C’est cet inventaire que je trouvais passionnant d’explorer en profondeur. Mon enquête est un livre épais, costaud, qui réunit comme souvent plus de 500 notes de bas de page. Il touche un public qui, par définition est demandeur d’autant de détails. Quand Glénat est venu me voir, ils s’inquiétaient de savoir si c’était un personnage qui avait assez de matière pour faire une bande dessinée avec du relief, de la vie... Je leur ai raconté quatre anecdotes purement véridiques que je n’avais parfois pas pu raconter dans un livre "sérieux". Ils ont vite été convaincus.

Caroline Fourest & Jean-Christophe Chauzy en mars 2012
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)

Quel était votre rapport à la BD ?

Je dois avouer que j’étais déjà en train d’écrire pour les éditions 12bis un scénario, interrompu mais que l’on va reprendre, en collaboration avec Mohamed Sifaoui sur le Pape. j’étais une grande lectrice de BD tout jeune et je m’y suis remise récemment grâce à la BD politique.

Quand j’étais petite, dès que j’avais 18/20, j’avais droit à un Tintin. J’ai eu la collection assez vite car je n’étais pas trop mauvaise en classe. C’est le personnage de journaliste qui m’a intéressée dans Tintin. Maintenant, quand on est de gauche, on peut dire des tas de choses sur Tintin, sur sa vision du colonialisme notamment. Mais quand on a 8-9 ans et qu’on est en plus une fille, ce personnage qui est indépendant, qui voyage, qui explore plein de pays, qui est à la fois acteur et journaliste, ça a dû me plaire.

Mais depuis, je suis surtout dans la culture Charlie hebdo. J’ai toujours adoré la force du dessin sur des sujets politiques. J’y ai des gens qui sont des amis et que j’ai vus évoluer, que ce soit Luz, Charb... Ils m’ont apporté une culture de dessin que j’avais moins avant.

Ce qui est une vrai réussite, dans cette BD, c’est la découverte de tous ces personnages autour de Marine Le Pen, et que le grand public ne connaît pas...

Ils sont merveilleux ! Cette galerie de portraits avec lesquels je vivais pendant l’écriture du livre et qui est soigneusement cachée par le fait qu’on ne voit qu’elle. Sur l’affiche électorale, il n’y a que sa photo à elle. C’est toute la stratégie de son opération de séduction actuelle : une seule tête qui maîtrise le discours. On oublie tout ce que ce Jean-Christophe Chauzy appelle "le zoo", des personnages hauts en couleurs qui continuent à composer le Front national et son entourage. C’est l’intérêt de cette bande dessinée.

Il y a une synthèse et une incarnation. Quels sont ce gens qui entourent Marine Le Pen ?

C’est la nature du Front National, fait de bric et de broc, avec beaucoup de bras cassés autour d’elle. Cela dépend aussi des étapes de sa vie, entre le moment où elle est à la Faculté de droit d’Assas où elle fréquente les gros bras du Groupe d’étudiants d’extrême-droite Union Défense (GUD) que l’on va retrouver tout au long de sa carrière jusqu’à aujourd’hui parce que, au fond, c’est plutôt là qu’elle retrouve des gens qui ont un peu son tempérament, même si, comme pour son père, elle pense que ce sont des types un peu trop excessifs pour être efficaces. Il y a un dialogue qui résume cela quand elle interpelle un copain en lui disant " - Cela vous mène où de lever le bras ?", car ils sont un peu nazillons sur les bords. Son copain pense dans une bulle qu’elle, elle ne lève pas le bras, mais le coude, car c’est une bonne vivante, Marine Le Pen. C’était une fêtarde qui était connue pour être entourée de mauvais garçons et faire la fête très longtemps le soir.

Encore aujourd’hui, on peut retrouver des gens qui sont des anciens mégretistes [1], plus structurés pour le coup, mais qu’elle a horrifié au moment de la scission parce qu’elle et ses copains n’étaient pas du tout pris au sérieux par les polytechniciens et les cadres du FN. Ils trouvaient que c’étaient des jeunes cons payés par le parti à ne rien foutre. C’est marrant de raconter les différentes scissions avec le regard des différents acteurs, de montrer comment elle était perçue à l’intérieur du parti, chose que l’on ne peut pas forcément faire aujourd’hui avec des archives, mais qui m’ont été racontées par plusieurs sources.

Lorrain de Saint-Affrique [2] qui a été longtemps au Front National m’a dit qu’il a hurlé de rire en lisant la BD : "Il y a des scènes que j’ai vécues où vous n’étiez pas, Caroline. En lisant cette bande dessinée, j’ai revécu des tranches de vie qui étaient exactement comme cela !"

Notamment la fameuse scène où Marine Le Pen donne un coup de poing à sa sœur juste avant de participer à l’émission de TV L’Heure de Vérité, ce qui fait que Lorrain de Saint-Affrique et la sœur aînée Marie-Caroline sont obligés de mettre une escalope de veau sur la tête de Yann Le Pen. Comme son père, elle a un tempérament colérique.

"La Vie secrète de Marine Le Pen" par Caroline Fourest et Jean-Christophe Chauzy
(c) Éditions Drugstore - Grasset

Il y a la rivalité avec Bruno Gollnisch à la succession de son père à la tête du FN ?

Il se trouve que la vie de Marine Le Pen, comme dans une pièce de théâtre, est faite de moments très dramaturgiques. Quand elle décide enfin de prendre le parti, la guerre des clans avec Gollnisch donne lieu à des sorties pathétiques, surtout venant du camp de Gollnisch, personnage qui est en dessous de la vérité dans la bande dessinée. Ce n’est certainement pas un album qui est fait pour être le panégyrique de Marine Le Pen, mais on n’a pas forcé le trait : les diatribes les plus terribles ne sont pas inventées, ce sont des phrases véridiques.

Est-ce que Marine Le Pen est un "Jean-Marie Le Pen light" ?

Oui. Elle est beaucoup plus proche de son père qu’on ne le pense et elle est aussi capable, parce qu’elle est d’une autre génération et parce qu’elle n’a pas les mêmes obsessions, de ne pas supporter son côté obsessionnel et contre-performant. Mais son modèle politique, c’est lui. Le schéma tactique, c’est son père. Si celui-ci était né en 1968 et était une femme, il ferait exactement comme elle.

Est-ce que, sincèrement, le Front National est un parti dangereux ?

Je rappelle qu’Hitler est arrivé au pouvoir avec seulement 30%. Il y avait un mode de nomination qui a fait qu’il a pu prendre le pouvoir. Quand mon livre est sorti les sondages donnaient Marine Le Pen aux alentours des 20%. [3] Si on était dans un pays où la Gauche était totalement apathique voire complaisante envers le fanatisme après le drame que l’on a vécu à Toulouse, je vous laisse imaginer où serait le Front National en termes d’intentions de vote. S’il n’y avait pas une droite républicaine qui continue à tenir un peu -et on ne sait pas jusque quand elle va tenir, si elle faisait un score de 25% aux Présidentielles, on ne sait pas ce qui se serait passé, notamment en termes d’alliance avec la droite pour gagner des postes aux élections locales. Tant que les gens continuent à ignorer quel était son entourage, son vécu, ce qu’il faut lire entre ses mots, elle représente un danger certain pour la République.

Si, sur un malentendu, la rencontre d’une femme et d’un peuple pouvait faire qu’elle soit un jour élue -ce qui n’est pas totalement exclu dans les années qui viennent-, il faut bien comprendre que l’on changera de pays : l’opération séduction sera terminée, tous les trolls, les personnages un peu bizarres qui nous font rire pour l’instant dans une bande dessinée deviendront ministres ! Et cela, ce n’est pas la même France qu’aujourd’hui.

On pourrait se retrouver dans une configuration qui est celle de l’Alliance nationale de Gianfranco Fini en Italie allié au gouvernement Berlusconi ?

Non, c’est très différent. Il est parti de plus loin que le FN puisqu’il était fasciste à l’origine et aujourd’hui, il est pour le vote des émigrés aux élections locales ! Le Pen part de moins loin mais n’ira jamais jusque là. Elle a certes, comme le parti fasciste italien, une flamme comme emblème, mais il faut comprendre -et c’est une fois encore l’intérêt de cette bande dessinée- que le Front National n’est pas un parti comme un autre.

Il y a bien sûr à l’intérieur du FN des gens qui ont envie de gouverner, qui ont des profils un peu plus classiques et qui finiront par rejoindre la droite classique comme Guillaume Pelletier actuellement, mais profondément, la famille Le Pen, c’est un clan à la tête d’un univers qu’il gouverne depuis la maison de Montretout et qui se satisfait très bien d’une petite France qu’il gouverne déjà. Ils sont déjà présidents de cette France-là et pour la vie entière, car on ne vous vole pas la place facilement quand on s’appelle Le Pen !

Marine ne troquera jamais son hôtel particulier de Montretout, son siège à Nanterre et ses bureaux à Saint-Cloud, à vie, pour un portefeuille ministériel de six mois à deux ans maximum dans un gouvernement UMP ! Ce n’est pas du tout l’objectif de Le Pen, ni père, ni fille.

Pour les comprendre, il faut rentrer dans leur univers, et c’est un univers à part qui, sincèrement, colle extrêmement bien à la bande dessinée.

Et comment la sentez-vous cette élection ?

L’opération de séduction de Marine Le Pen s’est fracassée sur la réalité de son entourage. je crois honnêtement que, par petites touches, les journalistes ont bien fait leur travail et ont su montrer le côté moins policé qu’il n’y paraît, la persistance des fondamentaux xénophobes, l’incompétence économique et hasardeuse qui ne colle pas avec l’importance des enjeux actuels et même, après la tuerie de Toulouse, la récupération un peu grossière... La volonté d’en faire trop, ne prend pas.

Elle prendrait peut-être si l’ensemble du discours politique était à la naïveté et à la complaisance avec le fanatisme. Mais il se trouve qu’il y a une gauche -je ne parle même pas de la droite- qui n’est absolument pas dans ce registre-là. Le Front National ne sert à rien, même s’il fait un bon score.

On a comparé, comme Plantu dans Le Monde, Le Pen et Mélenchon en parlant de populisme de gauche et de droite. Qu’en pensez-vous ?

Je pense que Jean-Luc Mélenchon, pour qui j’ai par ailleurs beaucoup d’estime, est aussi un formidable personnage de bande dessinée, mais dans un autre registre.

Si on entend par populisme la tentation d’utiliser un langage fleuri, très direct, avec la volonté de capter la colère populaire en grossissant le trait, on pourrait dire qu’ils ont cela en commun. Mais pour le reste, Jean-Luc Mélenchon a un programme anti-capitaliste, ce qui n’est pas le cas du Front National. Il n’est absolument pas xénophobe, ce qui fait quand même deux grosses différences.

Chez Mélenchon, il y a un attachement aux institutions républicaines qui n’est pas feint. Marine Le Pen a le coffre et l’apparence que lui a transmis son père, elle a baigné dans la politique depuis qu’elle est toute petite, cela lui donne forcément un vernis et du relief, mais ce n’est pas son père en terme de culture politique et de culture en général.

Chauzy, quand on doit dessiner une femme, ce n’est déjà pas facile, mais Marine Le Pen ! Est-ce que vous êtes tenté de la dessiner avec des crocs comme font certains caricaturistes avec Jean-Marie Le Pen, caricature qu’ils transfèrent souvent sur sa fille ?

Dans ce registre, ce n’est pas facile. J’y suis entré par conviction citoyenne et politique. Mais c’est vrai que graphiquement, ce n’est pas facile à traiter. Je viens à la fois du polar et de l’autofiction. J’ai essayé de me situer entre les deux. Le problème central dans cette BD-là, ce n’était pas de dessiner des seconds couteaux assez marrants qui rentrent assez bien dans mon spectre de gueules cassées, c’était bien Marine Le Pen.

J’ai beaucoup tourné autour, c’était vraiment difficile. La plupart des caricaturistes, lorsque j’ai commencé à dessiner la BD, en faisaient soit une blonde un peu robuste, soit reprenaient les traits du papa. Dans la mesure où l’on essaie d’être relativement réaliste au niveau du parcours, c’était encore plus compliqué pour moi parce qu’il fallait que je la fasse grandir. J’ai bouffé beaucoup de vidéos et de photos et je me suis aperçu qu’elle avait une physionomie très variable en fonction de son auditoire, en fonction de ses expressions : elle peut être plus ou moins féminine ou plus ou moins tapée comme papa -une charpente et un mâchoire robustes la rapprochent de son père, avec une certaine féminité qui la rapproche de sa maman.

Il a fallu négocier avec tout cela. Le challenge, c’était d’éviter les dents de Dracula, d’éviter la tête de papa, de lui trouver une singularité.

"La Vie secrète de Marine Le Pen" par Caroline Fourest et Jean-Christophe Chauzy
(c) Éditions Drugstore - Grasset

C’est une femme dont on peut dire qu’elle est sans féminité ?

Caroline Fourest : Cela ne veut rien dire. En plus, étant féministe et détestant absolument l’assignation des genres, je ne ferais certainement pas ce procès.

C’est ce qui est intéressant chez elle, c’est que c’est une femme qui a un modèle politique très viril. Elle joue avec cela. Ces codes, elle les transgresse parfois et c’est ce qui fait sans doute son intérêt. Mais pour le reste, la difficulté de Jean-Christophe était accrue par le fait que j’avais une exigence d’essayer de ne pas tomber dans la facilité. J’ai imposé des couleurs plus réalistes qu’à son habitude.

Il y a eu beaucoup de travail sur le sourire de Marine Le Pen parce que, par contre, son sourire -carnassier- est extrêmement révélateur de sa personnalité. En couverture, Jean-Christophe l’a parfaitement saisie. Souvent des gens qui l’ont connue me le confirment : c’est quelqu’un de brutal, son sourire est là pour tantôt le montrer, tantôt le masquer.

Propos recueillis par Didier Pasamonik

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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[1Bruno Mégret et ses partisans adhèrent au Front national en 1987. Il en fait scission en1999 pour créer le Mouvement national républicain (MNR).

[2Conseiller en communication de Jean-Marie Le Pen de 1984 à 1994.

[3Cet entretien a été conduit avant le premier tour des Présidentielles. NDLR.

Grasset ✍ Caroline Fourest ✏️ Jean-Christophe Chauzy
 
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5 Messages :
  • Franchement le niveau des deux planches qui illustre l’article me font craindre le pire. On dirait un concentré de tout les clichés et d’enfonçage de porte ouverte sur le FN et je ne parle pas des blagues qu’on fessait au collège…
    Si Madame Fourest n’avait pas été dans le coup j’aurais même pu croire à un album parodique sur les anti-FN.

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  • "Je rappelle qu’Hitler est arrivé au pouvoir avec seulement 30%. (...) Le Front National n’est pas un parti comme un autre." Il y a, hélas, dans mon entourage, un nombre effrayant d’électeurs de Marine Le Pen. Eh bien je peux vous dire que c’est très exactement le genre de propos outranciers qui les confortent dans leur choix. Mme Fourest est à côté de la plaque en comparant le FN avec le nazisme des années 30 et 40 et en contestant sa légalité. C’est la stratégie de nos "élites républicaines" depuis trente ans : on a vu le résultat ! Croyez-moi, ce n’est pas ainsi qu’elle découragera le moindre des électeurs du FN, bien au contraire.

    Et cette Marine qui fume, comme les méchants dans les films ou séries américaines...! Chauzy, qui est un auteur de grand talent, aurait peut-être pu consacrer à un projet plus joli les mois qu’il a passés à dessiner cet album.

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    • Répondu par Ludo le 24 avril 2012 à  17:17 :

      Renseignez-vous, vous ferez qu’elle fume comme ça, comme un pompier, dans le documentaire passé sur France2 il y a 2 ou 3 mois. Lisez et vous verrez qu’on est loin de toutes caricatures, ils sont déjà naturellement assez caricaturaux au FN.

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    • Répondu par Jean le 25 avril 2012 à  09:40 :

      Caroline Fourest compare le parti FN et les idées que ce parti développe avec les idées développées en Allemagne dans les années 30 par une minorité. Vous parlez des électeurs. 2 choses différentes. Bien des gens (et c’est valable pour tous les partis) ne lisent pas tout des idées des gens pour qui ils votent et s’arrêtent à ce qui les arrangent. C’est la force des politiques de nous faire prendre des vessies pour des lanternes.
      Reste qu’en se penchant d’un peu plus près sur les idées et l’histoire de Madame le Pen, on s’aperçoit que cette BD n’est pas si caricaturale que ça.

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  • - La contribution d’auteurs de BD, français notamment, à la propagande de certains partis ou factions politiques est consternante, quel que soit le parti attaqué ou défendu. Difficile, après, de critiquer le soutien de Picasso à Staline, de Claudel à Pétain, etc.
    - C. Fourest s’est fait épingler à de nombreuses reprises pour sa "légèreté", y compris désormais par des personnes qui partagent ses convictions républicaines. Sur la comparaison entre Hitler et M. Le Pen, il faut préciser ceci : la victoire de Hitler n’est pas seulement mathématique, dans les urnes. Sans le soutien d’une large part des industriels et des banquiers allemands, qui cherchaient le moyen d’éviter d’être coupés du prolétariat, Hitler n’aurait jamais pu prendre le pouvoir, à la suite de Hindenbourg, qui avait échoué à remplir ce rôle de pare-feu "antibolchevik". L’hostilité des banquiers et industriels français vis-à-vis du FN, qui fait d’ailleurs largement son succès dans les urnes, par-delà un programme complètement bidon, cette hostilité a tout pour rassurer Chauzy & Fourest. Par ailleurs sur le plan démographique, décisif dans le déclenchement des guerres, la situation actuelle n’a plus rien à voir avec celle des années 30 ou 40, en Allemagne comme en France.
    - Ce que C. Fourest cherche à faire croire, c’est que le pouvoir, en France, est démocratique, qu’il vient d’en bas et non d’en haut (pour le besoin de sa campagne, M. Le Pen fait d’ailleurs croire la même chose à ses électeurs). En dehors des périodes de campagne électorale où on "joue le jeu", tout le monde ou presque s’accorde à dire que la France est gouvernée par une oligarchie.
    - Je recommande la lecture du contre-exemple suivant de BD-critique, "Passage afghan", par le dessinateur yankee Ted Rall. Celui-ci s’est coltiné un voyage dans l’Afghanistan en guerre, et en a rapporté des infos beaucoup plus intéressantes et courageuses que celles contenues dans le pamphlet de Chauzy sur les manies de M. Le Pen. Notamment l’info. que la couverture médiatique moderne de la guerre relève de la désinformation complète. Les populations civiles du Moyen-Orient ne sont pas bombardées par les avions du FN, mais par ceux de la République française, dont Mlle Fourest ne cesse de nous vanter les mérites dans le domaine de "l’éthique".

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