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Carte postale de San Diego 2018

Par Laurent Melikian le 29 juillet 2018                      Lien  
Du 19 au 22 juillet dernier, s’est déroulé le San Diego International Comic-Convention, un événement réunissant à la fois la profession à l’image d’Angoulême, mais également festif, populaire et transmédia comme Japan Expo. Difficile de résumer un tel festival qui, depuis une décennie, a largement débordé du Convention Center où sont assignés les stands officiels orientés comics pour envahir le centre-ville, terrain de jeu privilégié des diffuseurs de contenus audiovisuels.

Carte postale de San Diego 2018Certains amateurs voient les choses en grands pour se déguiser…

...et faire croire au visiteur que San Andreas est une faille temporelle.


On retrouve avec délice des légendes des comics, l’immense Neal Adams ou le facétieux Sergio Aragonès, pilier de Mad Magazine et auteur de Groo le Vagabond.

La bande dessinée numérique n’a pas encore envahi les comics. Le Comic-Con 2018 restera peut-être celui où la plateforme Comixology du groupe Amazon premier diffuseur de BD digitale a lancé des séries de création propres comme Delver par le trio Tish Doolin, MK Reed et C. Spike Trotman


Trump est aussi dans l’actualité comics. L’éditeur Antartic Press s’en donne à cœur joie dans la parodie avec des séries comme The Tremendous Trump, She-Trump, Time Lincoln ou Barack Panther. Tandis que le dessinateur de presse Keith Knight a eu un sombre pressentiment en publiant quelques mois avant l’élection Make Amerika hate again avec le slogan « Yes, we Klan !  »

Enrico Marini dont le Batman a été publié en anglais par DC rencontre ses premiers fans américains

Les Mangas occupent une petite place, mais Viz Media est le seul éditeur spécialisé à occuper un stand, d’une taille toute de même comparable à ceux de Marvel ou DC.

La Famille Pierrafeu est de retour en comics comiques. The Flinstones scénarisé par Mark Russel et publié par DC a même été sélectionné à trois reprises pour les Prix Eisner awards.

Fanfare, bus karaoké, animations,.. La Chaine SyFy boude le Convention Center mais assure le show dans les rues.

Moebius, toujours chéri par les connaisseurs est en tête de proue du stand Humanoids, le frère américain des Humanoïdes associés.

La Walking Dead Mania s’immisce partout. Attention un zombie est peut-être derrière vous...



Eisner Awards
La série Monstress, publiée par Image comics, est sortie vainqueur de la Cérémonie des Prix Eisner Awards avec cinq distinctions : Best Continuing serie, Best publication for Teens, Best Painter Multimedia, Best Cover Artist, Best Writer. Ce récit d’Heroïc Fantasy est écrit par la scénariste Marjorie Liu et dessiné par l’artiste japonaise Sana Takeda (en direct au téléphone). Deux recueils de Monstress ont déjà été publiés en France par Delcourt.

My Favorite Thing is Monsters a obtenu quatre Eisner Awards. Ce roman graphique est effectivement un monstre à lui tout seul de plus de 800 pages. Il s’agit de la première bande dessinée de son autrice, Emil Ferris, âgée de 55 ans qui s’est engagée en BD après une maladie qui devait la laisser paralysée. Ce récit sur le meurtre d’une rescapée de la Shoah à Chicago dans les années 1960 est publiée en Amérique du Nord par Fantagraphics. Adapté en français par l’éditeur Monsieur Toussaint Louverture, il sera disponible sous le titre Moi, ce que j’aime c’est les monstres en deux volumes. Le premier est prépublié cet été dans Libération et sera en vente à partir du 23 août.

Rafa Martinez, directeur de la librairie et maison d’édition Norma de Barcelone est un des rares européens distingués ici avec le Will Eisner Spirit of Comics Retailer (Prix du meilleur libraire). Norma est également impliquée dans l’édition monumentale de l’intégrale d’Akira avec l’éditeur japonais Kodansha qui a obtenu deux autres Eisner awards.

En revanche, la tradition est respectée pour les auteurs issus de la tradition francobelge : comme chaque année, ceux-ci sont remarqués en masse par le comité de sélection des Eisner Awards mais n’ont pas eu les faveurs de l’ensemble de la profession qui vote pour l’attribution des prix. Ni Christophe Chabouté, ni Jean-Pierre Gibrat, Frédéric Brremaud, Cyril Pedrosa, Federico Bertolucci, Fabien Grolleau, Jérémie Royer, Christian Perrissin, Matthieu Blanchin, Horne, Eric Corbeyran, Jean Annestay et Christophe Quillien n’ont trouvé la consécration en Californie. Un jour peut-être…

(par Laurent Melikian)

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Photos : Laurent Mélikian

 
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1 Message :
  • Carte postale de San Diego 2018
    9 août 2018 16:04, par JC Lebourdais

    La grosse différence entre San Diego et Angoulême c’est que SDCC n’est pas du tout familial, il est pour ultra-geeks. Les auteurs y viennent pour monnayer leur signature, les cosplayeurs pour monnayer leur photo. Pas d’expositions, des panels TV et Cinéma. Pas du tout le même esprit en somme.

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