À Carthage, les sacrifices de nouveaux-nés à Baal sont une tradition religieuse propre à la cité. Si la plupart meurent, il arrive parfois qu’un enfant survive. Il rejoint alors le corps militaire des enfants de Tanit, une troupe d’élite aussi mystérieuse que redoutée. Lors du dernier rituel, un bébé a survécu et les augures sont formels à son sujet : il ira jusqu’à menacer la toute puissante Rome. Il se prénomme Hamilcar.
Si le récit de Fabrice David et de Grégory Lassablière tourne en grande partie autour de ce personnage d’Hamilcar, devenu général en chef des armées carthaginoises et père du célèbre Hannibal, il ne faut pas oublier de parler de Jolkmar, membre du Sénat. Avec d’autres membres influents de Carthage, ce dernier complote tout au long de l’album pour mettre un terme aux agissements d’Hamilcar afin de prouver ainsi que cette tradition des sacrifices humains doit être interrompue.
Surfant sur le succès de la série télévisée Rome, centrée sur les deux guerres civiles qui ont marqué la fondation de l’Empire romain, les deux auteurs nous plongent dans les méandres de la politique carthaginoise où les alliances se scellent aussi rapidement qu’elles se rompent. Une tension politique qui rend ce premier tome particulièrement intéressant et captivant. Comme dans Les voies du Seigneur ou Bravesland, on découvre chez David et Lassablière un gros travail de documentation et une passion indéniable pour l’histoire.
Encore peu connu chez nous, l’italien Mauro De Luca signe ici un premier tome tout à fait honnête. S’il n’atteint pas encore le niveau graphique d’un Jean-Yves Mitton sur Vae Victis, son trait n’en reste pas moins agréable et ses planches suffisamment dynamiques pour captiver notre attention.
Au final, Le souffle de Baal augure d’une série prometteuse, même si nous n’avons fait aucun sacrifice humain pour en arriver à une telle prédiction.
(par Olivier Wurlod)
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