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Catherine Pégard (Directrice du Château de Versailles) : "Versailles, comme la BD, permet de s’évader dans des mondes imaginaires."

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 18 septembre 2013                      Lien  
À l'occasion de la publication du deuxième volume de [la collection Versailles signée par Éric Adam, Didier Convard et Éric Liberge (Éditions Glénat)->br5139], L'Ombre de Marie-Antoinette, nous avons eu l'occasion d'interroger la directrice du Château, du Musée et du Domaine de Versailles quant à son implication dans cette collection.
Catherine Pégard (Directrice du Château de Versailles) : "Versailles, comme la BD, permet de s'évader dans des mondes imaginaires."
Versailles T2 - L’Ombre de Marie-Antoinette par Éric Adam, Didier Convard et Éric Liberge
Editons Glénat / Château de Versailles

Comment s’est montée cette collaboration avec les éditions Glénat ?

C’est un mouvement commun. Glénat nous avait proposé d’être le coéditeur d’une bande dessinée. Nous avons trouvé que c’était une bonne idée pour faire parler de Versailles autrement, peut-être pour des publics différents, ce n’est pas à vous que j’ai à dire que la BD a son public, un public de fidèles et, dans ce cas, de fidèles de la maison Glénat, un éditeur spécialisé dans l’Histoire à travers la BD. Il m’a semblé utile de créer ce nouveau genre à Versailles. Il y a déjà eu des bandes dessinées sur Versailles, pour adolescents ou pour enfants. Cette BD-ci nous fait traverser le temps à différentes étapes de la vie du Château de Versailles. C’est une manière de se rapprocher de ce lieu et de le faire visiter avec un autre regard, celui de la bande dessinée.

Comment vos équipes ont-elles collaboré à ce projet ?

Les auteurs et le dessinateur sont venus plusieurs fois rencontrer les équipes de la conservation sinon pour "authentifier", en tout les cas accréditer la véracité des lieux et des personnages. Après, le reste est totalement imaginaire puisque c’est le cauchemar ou le rêve du héros qui nous transporte dans le passé...

Ont-ils eu accès à des documents ou à des lieux inconnus du public ?

Ils ont pu accéder à des lieux un peu cachés ou secrets car, comme vous le savez, on ne peut pas avoir facilement accès aux couloirs dérobés, en tout pas dans les visites du public, même si on peut le faire avec des visites guidées en petit groupe. Là, évidemment, on leur a donné le privilège de voir des choses un peu différentes qui pouvaient nourrir l’histoire qu’ils allaient créer.

Didier Convard, Éric Liberge et Éric Adam, hier, dans le Petit Trianon à Versailles
Ph : D. Pasamonik (L’Agence BD)

Vous êtes associés à d’autres éditeurs pour des livres pour enfants notamment, c’est une stratégie marketing ?

Je ne dirais pas cela. Versailles s’est toujours impliquée dans l’édition. Moi-même, je suis ici parce que mon passé de journaliste m’y invite. Je souhaite beaucoup que l’on participe à la découverte de Versailles par l’écrit et dans l’écrit.

Nous avons aujourd’hui une belle bibliothèque en coédition mais aussi grâce à des éditions qui ne sont pas associées à Versailles directement. L’histoire de Versailles est multiple. On a dit avant moi que Versailles était un livre d’histoire. Ce livre, on peut le feuilleter à toutes les pages et nourrir, pour des générations, à la fois les rêves des visiteurs mais aussi l’imaginaire de ceux qui lisent, y compris à travers l’Internet : ce matin, nous avons lancé l’application iPhone pour la visite des jardins avec Éric Orsenna qui a une connaissance absolument encyclopédique de Versailles. Il me semble que c’est un condensé exact de ne que nous voulons faire : nous entourer des meilleurs, de plus grands écrivains et utiliser les nouveaux médias, ainsi que la bande dessinée qui n’est peut-être pas un vecteur familier de tous les amis de Versailles ou encore la poésie : l’année dernière, j’ai lancé un petit livre de poésie de grands auteurs contemporains qui ont accepté d’écrire sur Versailles, ce qui ne s’était plus fait depuis longtemps, alors qu’au début du XXe siècle, il y avait sur Versailles une littérature très dense.

Versailles T2 - L’Ombre de Marie-Antoinette par Éric Adam, Didier Convard et Éric Liberge
(C) Glénat

Je souhaite continuer dans cette voie car c’est une façon d’inviter à venir visiter Versailles et à y revenir, car si nous avons 75% de visiteurs étrangers, nous avons aussi les Français qui, souvent, viennent à Versailles très jeune et n’y reviennent pas tout de suite. Nous espérons que ces publications les inviteront à revenir souvent. Les amoureux de la BD, vous le savez, ont tous les âges. Versailles, comme la BD, permet de s’évader par l’esprit dans d’autres mondes, dans des mondes imaginaires... Le lien est très vite fait, je crois.

Propos recueillis par Didier Pasamonik

Jean Pacculi, directeur général des éditions Glénat, le scénariste Didier Convard et Catherine Pégard
Ph : D. Pasamonik (L’Agence BD)

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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3 Messages :
  • Versailles, comme la BD, permet de s’évader par l’esprit dans d’autres mondes, dans des mondes imaginaires... Le lien est très vite fait, je crois.

    Si Versailles était comme la bd j’aurais arrêté d’en lire. J’ai visité ce lieu sur le tard dans ma vie et ai regretté chaque pas que j’y ai fait. Les mondes imaginaires n’y sont pas présents, croyez-moi. Tout y est inabordable (prix et distances à parcourir, ah ces petits trains et le fameux "service" à la française !) Tout ça noyé dans un fond de muzak baroque constant- pour l’ambiance. Ajoutez à cela le mauvais goût flagrant des occupants historiques de ces lieux : mauvaises peintures, copies malhabiles. Et l’histoire horrible de ce lieu, un endroit au centre de la souffrance qu’on essaye de nous présenter comme une merveille. J’en ai détesté chaque seconde ! Un gros plus néanmoins pour la ville de Versailles : ce tenancier du bistrot sur le chemin de la gare qui alla acheter du pain chez le boulanger du coin pour me concocter un jambon beurre, dont j’avais bien besoin- il l’avait bien compris. Quel contraste avec ce lieu qui devrait être présenté avec respect pour les oppressions infligées au peuple français mais qu’on présente comme une vitrine, un Disneyland de la monarchie. Je n’ai décelé aucun monde imaginaire à Versailles, juste de la souffrance et de l’arrogance. Ça n’a rien à voir avec la bd, ou l’art, c’est un palais de despotes. Et Dieu sait qu’ils sont éclairés...

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    • Répondu le 19 septembre 2013 à  09:19 :

      vous avez tout à fait raison.Mais hélas, votre description correspond aussi très bien à ce qu’est devenu le secteur de l’édition et de la BD parfois...

      Répondre à ce message

    • Répondu par Gouteux le 24 septembre 2013 à  16:10 :

      Pour profiter de Versailles, il faut éviter l’été et les week-ends et plutôt profiter des jardins loin des "sentiers balisés" avant ou après les flots de touristes s’y installent. Là, vous pouvez encore, si vous êtes observateur, regarder les statuaires et les bâtiments et retrouver des symboles d’un monde disparu.

      Répondre à ce message

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