Des chats et des chiens pour le visage, mais des êtres humains pour le reste. C’est le parti-pris, bien connu en Europe, du jeune Doha, starisé en Corée depuis la fulgurante carrière de sa série sur internet puis dans les librairies.
La trame de Catsby tourne tout entière autour du spleen tranquille de son anti-héros : pas de boulot, pas d’argent, et une copine qui s’en va se marier avec un homme d’âge mûr à la situation stable.
Si le récit se lit facilement, et si les décors s’avèrent plutôt réussis, le reste manque de corps.
Les expressions faciales des personnages restent bien trop basiques pour susciter l’empathie du lecteur.
Quant à la psychologie, elle est allègrement survolée, chaque protagoniste ayant droit au minimum syndical. Pas suffisant pour s’intéresser vraiment à leur sort.
Curiosité en fin de volume, la traduction d’une critique d’un journaliste coréen, qui évoque Catsby comme s’il venait de lire du Salinger ; je cite : « dans ce manwha, on se rencontre soi-même, un autre soi et celui qui désire ». Sidérant !
(par David TAUGIS)
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