Le premier tome intitulé Reine du crime s’est imposé, créant une atmosphère nouvelle où le personnage de Catwoman, loin des sentiers battus traditionnels, affichait une héroïne se la jouant femme d’affaire imposante. Bien que devenue reine de la mafia de Gotham, Selina Kyle, au centre de tous les regards, devra une fois encore endosser son costume de femme fatale afin de combattre ses ennemis, toujours plus virulents.
D’abord, avertissons nos lecteurs qu’il est impératif de terminer la lecture du tome précédent avant d’entamer cette suite, si l’on veut pleinement saisir la subtilité et l’intensité de la trame.
Au scénario, Genevieve Valentine, qui hausse le niveau, joue sur ses acquis en recréant une atmosphère glauque qui pousse le lecteur dans ses retranchements. Moment jubilatoire car la scénariste sait s’y prendre pour tenir son interlocuteur en haleine, multipliant les courtes séquences, sans temps mort.
Au dessin, c’est au tour de David Messina de se frotter à la féline héroïne. La solidité de son trait joue n’a d’égale que ses éclairages intenses et ses profondeurs de champ maîtrisées. Contrairement aux précédents épisodes de Catwoman chez Urban Comics, le duo d’auteurs a mis de côté le côté sexy de la féline, privilégiant son charisme, le rendant davantage raffiné. En revanche, ses protagonistes manquent réellement de panache... Si les plans rapprochés tiennent le niveau, les profils et les plans éloignés sont bâclés et empêchent le lecteur d’être réellement captivé par ses personnages.
Quant aux illustrations de couverture signées Kevin Wada , elles sont également de piètre qualité. Son prédécesseur Jae Lee s’en tirait mieux. Certains apprécieront peut-être ce style graphique, mais en ce qui nous concerne, nous pensons que la plupart des lecteurs risquent de tourner les pages rapidement avant d’arriver en fin d’album, agrémentée d’illustrations de belle qualité. On retiendra en particulier celles de d’Emanuela Lupacchino et Laura Martin, reprenant la couverture alternative de l’épisode 44 de Catwoman. Comme quoi il suffit de faire les bons choix...
(par Marc Vandermeer)
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