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Cédric T25 – Qu’est-ce qu’il a ? – Par Cauvin & Laudec - Ed. Dupuis

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 9 mars 2011                      Lien  
Il y a de la concurrence sur le segment de l’humour potache familial : Titeuf, Le Petit Spirou, L’Élève Ducobu, Kid Paddle, Boule & Bill… Comment un auteur peut-il s’y distinguer ? Tout simplement en restant soi-même.

Marathoniens de l’humour, Cauvin & Laudec alignent le 25e album des aventures de leur cancre blond. Rien de nouveau sous le soleil : il est toujours aussi nul en classe, reste l’amoureux transi de Chen et se retrouve régulièrement coincé entre les problèmes et les incompréhensions des adultes, que ce soit le pépé hébergé par ses parents ou les vicissitudes de leur vie de couple.

Quand on connaît Raoul Cauvin, quand on le connaît bien je veux dire, il ne fait aucun doute pour l’observateur que le sale gamin que l’on voit là, c’est lui. De même que le pépé rigolard que l’on voit en couverture. Dans ces deux rôles de composition qu’il restitue à la perfection, il y a une incontestable authenticité qui arrive à produire l’éclat de rire sans lasser. Le trait de Laudec est impeccable et expressif, lisible et sans faille.

Il est de bon ton de trouver une certaine production de bande dessinée supérieure à celle-ci, de la considérer comme moins « vulgaire ». Or, à part un positionnement davantage destiné à la jeunesse et peut-être une absence de prétention, qu’est-ce qui distingue une bande dessinée comme celle-ci des Peanuts de Schulz ? Pas grand-chose, en fait.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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10 Messages :
  • Pas grand chose mais juste assez pour faire toute la différence.

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    • Répondu par Lo le 9 mars 2011 à  18:56 :

      Avez-vous lu Cédric pour pouvoir prétendre qu’il s’agit d’une BD dénuée de talent ?

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    • Répondu par mikekafka le 10 mars 2011 à  09:51 :

      Pourquoi bouder son plaisir quand la bd est de qualité ???
      je regrette seulement que les auteurs populaires et la bd traditionnelle soient snobés par le monde de la bd (Angoulème@ Co)..

      note : on ne peux pas comparer les strips 3 cases de schulz aux planches bd’s de Cauvin ??? Ce sont des techniques differentes .. Dailleurs Mr Schulz excellait nettement moins dans la bd que dans les strips

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      • Répondu le 10 mars 2011 à  11:08 :

        je regrette seulement que les auteurs populaires et la bd traditionnelle soient snobés par le monde de la bd (Angoulème@ Co)

        Cédric est une série sympathique et bien réalisée, sans prétention particulière et qui plaît. Personne ne dit le contraire.
        Prétendre qu’il n’y a que peu de différence entre Cédric et les Peanuts est une ânerie éléphantesque, que je ne peux que mettre sur une envie de provocation de plus en plus présente sur ActuaBD.
        Parfois, je me dis que ce n’est pas tant le mépris supposé pour la bande dessinée populaire qui pose problème, mais le complexe d’infériorité des amateurs de la bande dessinée populaire. En gros, vous revendiquez à la fois popularité et légitimité culturelle pour tous. Cela n’existe dans aucun média, à quelques exceptions ponctuelles d’individus réussissant à conjuguer succès critique et populaire.
        Les arguments en reviennent toujours à l’aspect des ventes qui sont bonnes, donc c’est de qualité (comme dit le grand philosophe mancunien Liam Gallagher, "ce n’est pas parce que vous vendez des millions d’albums que vous faites de la musique de qualité, voyez Phil Collins")et au fait qu’Angoulème snobent ces livres.
        L’aveuglement angoumoisin est assez fascinant. Il s’agit d’un festival, parmi d’autres, qui a réussi à acquérir un statut un peu particulier, mais dont l’impact reste très faible. En gros, c’est la période de l’année ou les médias généralistes se sentent obligé de consacrer quelques minutes mal torchées à la bande dessinée, avant de l’ignorer pour le reste de l’année. Autrement, impact quasi nul. Et il existe des tas d’autres festivals qui priment les bande dessinées populaires, mais de ceux-là, on ne parle pas ou peu, comme si cela mettrait en péril l’image des festivals élististes qui ne font rien que cracher sur la bonne bande dessinée populaire. L’aura d’Angoulème n’est que celui qu’on lui fait, purement artificiel. Cessez d’en parler. De toute façon, tous les ans, ce sont essentiellement des critiques sur son organistaion, sa sélection, son palmarès... Offrez une couverture plus importante aux autres.
        Cela vous dérange qu’on parle toujours des mêmes auteurs dans Telerama et technikart, au point que certains y voyent presque un complot. Mais vous ne pensez pas une seule seconde que ces journaux ont une ligne éditoriale générale et qu’ils parlent finalement peu du nouveau disque de Patrick Sébastien et du dernier Bernard Werber ? Ah oui, c’est vrai que c’est nul, Sébastien et Werber, même si ça se vend par palette. Je ne peux que vous conseillez de lire d’autres magazines. A moins que raler ne vous soit nécessaire.

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  • qu’est-ce qui distingue une bande dessinée comme celle-ci des Peanuts de Schulz ?

    Le talent ? Voire le génie ?
    Si pour vous ce n’est "Pas grand-chose, en fait", tant pis, chacun voit midi à sa porte...

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    • Répondu par joel le 9 mars 2011 à  17:18 :

      En attendant les ventes sont là ! ce qui veut bien dire que Raoul et Laudec visent juste et c’est cool !

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  • Or, à part un positionnement davantage destiné à la jeunesse et peut-être une absence de prétention, qu’est-ce qui distingue une bande dessinée comme celle-ci des Peanuts de Schulz ? Pas grand-chose, en fait.

    Le pépé de Cédric est plutôt calqué sur le propre père de Raoul Cauvin.
    Si j’étais de mauvaise foi, je pourrais penser, à vous lire, que vous êtes en train d’accuser Schultz de prétention.
    Mais il existe une différence fondamentale entre les Peanuts et Cédric (outre le fait que l’un est un strip et l’autre pas, ce qui implique des contraintes tout-à-fait différentes en terme de narration et de construction) : Schultz utilise des enfants et un univers enfantin pour parler des angoisses d’adultes, alors que Cédric est une série simplement ancrée dans le monde de l’enfance, sans arrière-pensée.
    Mais je suis tout-a-fait d’accord, si nous faisons fi de 2 aspects fondamentaux des Peanuts (un strip qui utilise des enfants pour illustrer les angoisses des adultes) et de Cédric (une série d’histoires de longueur variable constituant une chronique d’une enfance dans un univers "idéal"), en effet, ces 2 séries ne sont pas très éloignées. Mais dans le même ordre d’idée, "La vie devant soi" et "Harry Potter" ne sont pas très éloignés non plus.

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  • Cédric T25 – Qu’est-ce qu’il a ? – Par Cauvin & Laudec - Ed. Dupuis
    12 mars 2011 11:59, par Didier Pasamonik (L’Agence BD)

    Je me doutais que ma petite provocation aurait son petit effet, surtout de la part de gens qui n’ont manifestement lu, ni les Peanuts, ni Cédric.

    Évidemment que Cauvin lui-même -je le connais un peu quand même- récuserait d’entrée la comparaison avec Schulz. Il sait ce qu’est le génie, lui.

    Mais en dehors du fait que la plupart de mes contradicteurs sont justes capables d’opposer des arguments d’autorité, ces réactions sont éclairantes :

    - Toute bande dessinée qui ressort du domaine de la jeunesse est bien moins considéré qu’une bande dessinée pour adultes. Il y a une raison à ce mépris : les lecteurs de la critique BD sont des adultes et parmi les plus déterminés à avoir raison. Ils préfèrent rester dans leurs préjugés que de prendre en considération que, peut-être, avec Cauvin, nous avons un grand auteur dont on ignore la qualité faute de le lire.

    On ne lira Sergio Salma que lorsqu’il produit "Animal lecteur". La plupart ignorent Nathalie, une production qu’il assure déjà depuis des années. Mais c’est une BD pour enfants...

    Alors que mon intention (pleinement réussie) était de démontrer les préjugés et le mépris des amateurs de BD pour la BD jeunesse, on dévie le propos en opposant BD commerciale et BD d’auteur, en ajoutant l’argument des prix d’Angoulême.

    En gros, vous revendiquez à la fois popularité et légitimité culturelle pour tous. Cela n’existe dans aucun média, à quelques exceptions ponctuelles d’individus réussissant à conjuguer succès critique et populaire.

    Là n’était pas le propos. Cette antienne est d’ailleurs sans intérêt -mais c’est si facile de nous la coller, plus facile que d’argumenter vraiment. La question du succès et du tirage a été réglée depuis que Goscinny a expliqué que le Bottin du téléphone faisait un bien plus gros tirage qu’Astérix...

    Du reste, à Angoulême, les Prix Jeunesse sont considérés comme une catégorie à part qui ne fait pas partie de la "sélection" qui sera distinguée par le jury du président : on laissera choisir le lauréat à un jury d’enfants. On lui préfèrera une BD pour adultes, dotée d’une prétention d’auteur, car les auteurs de BD pour la jeunesse n’en sont pas, des auteurs. CQFD.

    On voudrait réduire cette critique de Cauvin et Laudec au fait que l’on jauge sa qualité à son tirage. Non, non, relisez l’article. Nulle part le tirage n’est mentionné. J’invitais seulement le lecteur à quitter ses préjugés liés au genre ( BD jeunesse) et à la "prétention" de l’auteur (oui, Schulz qui fait souvent appel à la psychanalyse par exemple, a une certaine "prétention", ce qui n’est en aucun cas une arrogance, comme l’a mal interprété l’un de nos lecteurs) pour se pencher sur le travail de l’humoriste : quel matériau il utilise, comment s’enclenche le trait d’humour, l’acuité du regard, etc. On s’apercevra que, finalement, Cauvin et Laudec, ne sont pas si éloignés des codes et du savoir-faire du dessinateur américain.

    - A cela s’ajoute un autre préjugé qui montre bien le manque d’esprit critique qui traine dans un certain milieu de BD : Dès que l’on est issu d’une tradition, comme ici cette "école de Marcinelle" si bien illustrée par Morris et Franquin, on n’est plus qu’un « faiseur ».

    Là-aussi, il faut remettre les montres à l’heure : Schulz vient lui aussi d’une longue lignéée de Cartoonists talentueux (de Milt Gross à Walt Kelly) et s’inscrit dans une tradition.

    Mais il est tellement plus facile d’écrire le mot "daube" pour descendre un auteur que de regarder objectivement son travail.

    Comme disait Picabia dans "Caravansérail" : " Pour que vous aimiez quelque chose il faut que vous l’ayez vu et entendu depuis longtemps tas d’idiots."

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    • Répondu par Sergio SALMA le 14 mars 2011 à  15:12 :

      On pourrait surtout penser à Emmanuel Guibert par exemple. Quand un journaliste viendra l’interviewer, on lui posera 1000 questions sur le photographe , la guerre d’Allan et toutes ses collaborations avec d’autres pointures( son travail est exceptionnel entre parenthèses). On terminera en notant qu’il est aussi l’auteur des Sardines de l’espace et de Ariol mais le sujet va dévier, c’est inévitable , sur le succès de ces séries. Et seulement sur le succès. Aucune question sur la maîtrise, les personnages, le fond des histoires, l’ambition. Comme si la seule chose envisagée était de bien boucler un projet et que celui-ci soit rentable, ce qui est aussi un des buts évidemment. Idem pour Zep avec Titeuf qui lui rapproche avec talent les deux territoires. Celui du succès critique et celui du succès public. Mais lisez ses interviews, lui pas dupe essaie toujours d’expliquer que le fait d’avoir 100 ou 100000 de lecteurs ne change rien à son travail. Les exemples sont nombreux ; Catel a une oeuvre très diverse mais le livre que les médias ont plébiscité est Kiki de Montparnasse. Je comprends assez bien les "pauvres" journalistes (surtout s’ils ne sont pas spécialement connaisseurs BD mais simplement amateurs) : on ne peut facilement écrire dans un magazine , un news, un quotidien, un support culturel que par le biais de l’information contenue dans le livre traité. On préférera un livre moyen avec un sujet fort à un livre génial avec un sujet banal puisqu’il n’y aura rien à en dire . Il se passe le même phénomène au cinéma. Un film qui traite de sujets graves ( l’immigration clandestine, les oubliés de l’histoire, les arcanes du pouvoir, la colonisation etc...) bénéficiera d’une exposition disproportionnée. On quittera le champ artistique pour investir le domaine informatif. Pour en revenir à Cédric ou aux Peanuts ou à Calvin & Hobbes autre exemple emblématique ou bien encore Mafalda ; la grande différence réside selon moi dans le fait que ces bandes dessinées ont été publiées dans des journaux, donc destinées aux adultes. Leurs auteurs ont écrit et dessiné , ils ont philosophé, pensé. Ils étaient selon moi en quelque sorte des journalistes qui se sont servi de la bande dessinée pour véhiculer leur vision du monde. Mafalda est d’abord une bande dessinée pour adultes et les enfants s’en sont emparés( on pourrait noter le temps qu’il a fallu pour que ceux-ci accrochent, en gros une génération) idem pour les Peanuts d’où Snoopy s’est détaché comme une spin-off inévitable.
      Cauvin et Laudec ont inventé un pur personnage de bande dessinée. On pourra bien sûr lire entre les lignes et y voir aussi (forcément) une vision du monde mais ce n’est pas le point de départ. Cédric est une bande dessinée pour enfants que les adultes peuvent aussi lire( évidemment), même les ados qui seront moins connectés peuvent y trouver du plaisir.

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    • Répondu le 16 mars 2011 à  11:25 :

      Dans la volonté d’avoir absolument raison, vous avez une longueur d’avance sur tous les intervenants.
      Ce que vous ne voulez pas entendre, c’est que l’époque où la bande dessinée était vue comme un tout est révolu. Vous vous rappelez d’une époque où Guerlain faisait envoyer au pilon un album parce qu’il refusait que sa marque soit associée à un produit aussi vulgaire qu’une bande dessinée. La bande dessinée était alors soit destinée aux enfants, soit vulgaire... en tout cas, indigne.
      Depuis, la bande dessinée a pu atteindre une vraie reconnaissance, pour de nombreuses raisons. Elle est reconnue comme un produit culturel à part entière, dans toute sa diversité. Et, en conséquence, elle a perdu cette unité de façade. Depuis toujours la bande dessinée était multiple, tout comme son public. Mais cette multiplicité s’est accentuée ces 20 dernières années. Il n’y a plus un puiblic, mais des publics, comme autant de bulles plus ou moins perméables. Il n’y a plus un lecteur, mais des lecteurs. Et si un lecteur peut se retrouver dans différentes bulles, il ne se retrouvera jamais dans toutes. Ce n’est pas affaire de préjugés, mais de gouts. Votre préjugé, c’est de penser que ceux qui donnent leur avis le font sans lire, sans connaître, sur base d’idées reçues.
      Parce que pour en revenir à votre petite provocation, qui reste une ânerie à mes yeux. Baser toute votre démonstration sur un sophisme n’est pas ce qu’il y a de plus convaincant.
      Je connais Cédric, je connais le travail de Cauvin et Laudec et je l’ai lu, même si je confesse ne pas avoir lu les 5 ou 6 derniers volumes. En fait, j’ai même lu plus Cauvin que Schultz. Mais je crois connaître assez le travail de Cauvin pour savoir qu’il n’est pas du genre à subitement tout chambouler dans le petit monde de Cédric. Et quand vous continuez à affirmer qu’il n’y a finalement que peu de différences entre Cédric et les Peanuts... les ressorts narratifs et humoristiques sont radicalement différents. Les contraintes graphiques n’ont rien à voir. ce n’est pas une question de qualité intrinsèque ou de talent...
      Cédric est une série sur l’enfance, qui joue sur un comique de situation. Les scénarios sont liés à la vie d’enfants, parfois inspirés directement de l’enfance de Raoul ou de sa vie de famille. Le monde de Cédric est un univers réaliste mais aseptisé, un peu à la Norman Rockwell. Laudec bénéficie d’une grande liberté, il peut dessiner une grande variété de décors et de personnages. Alors que les peanuts, si elle met en scène des enfants (une bande, comme chez Cédric, mais sans la présence d’adulte), mais avec des préoccupations qui tiennent au moins autant des atermoiements de l’âge adulte que de l’enfance. Nous sommes dans un comique qui utlise beaucoup plus l’absurde et les dialogues au très précis (d’où la difficulté de traduction) Graphiquement, les contraintes du strip et de la production en série a poussé Schultz vers une certaine épuire, réduisant souvent les décors à leur plus simple expression.
      En effet, un des ressorts utilisé reste l’histoire d’amour entre Cédric et Chen pour l’un et les déboires amoureux de Charlie Brown, entre autres avec la patite fille rousse. Mais il ne s’agit que d’éléments terriblement communs et utilisés de manière diamétralement opposés. Cédric est une série qui joue sur registre littéral. Les histoires ne sont rien de plus que ce qu’elles racontent. Il n’y a pas de second degré, juste une chronique humoristique. Et il n’y a pas de jugement de valeurs dans le fait de dire que Cédric n’est qu’une chronique humoristique. C’est un fait, et cela ne préjuge en rien de ses qualités. je pense malgré tout que Cédric souffre, comme beaucoup de séries de Cauvin, de ne jamais se renouveller vraiment. Il arrive un point ou j’ai l’impression de toujours lire la même chose. Sans doute me rétorquerez-vous qu’il en est de même pour Schultz et vous n’aurez pas entièrement tort. Il se fait juste que j’ai picoré Schultz là ou j’ai lu quasi tout ce que faisait Cauvin depuis 30 ans et qu’à un moment, j’en ai eu assez d’avoir l’impression de lire toujours la même chose.

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