Il s’en est fallu de peu pour que Célestin, dernier né d’une famille nombreuse dans la mouise, ne grandisse avec une cuiller d’argent dans la bouche. Tous les radeaux ne mènent pas à un destin grandiose... Bébé abandonné par sa mère, donc, le gamin débrouillard parvient à survivre aux crochets de quelques bienfaiteurs. Adulte, il n’a qu’une idée en tête : séduire une jeune bourgeoise pour enfin vivre comme un prince. Mais les échecs et les pères enragés se multiplient... Jusqu’à la rencontre avec cette fille du roi Maurice 1er, aussi futée que charmante.
Bonne idée que de rassembler les deux volumes originaux d’une série de 2007 de Wilfrid Lupano , tant celui-ci a pris du galon depuis comme scénariste. D’autant que bien de ses dadas sont enfourchés dans ce Célestin : la parodie, les univers baroques et picaresques, l’humour décalé, les personnages féminins qui pétillent... On a même droit ici à des citations poétiques rares (les références sont scrupuleusement listées en fin d’album).
Si ce copieux récit romantico-farcesque scintille de tant d’éclat, c’est aussi grâce à Corboz, dont les images et les atmosphères puisent aux meilleures sources. Mimiques élastiques, décors foisonnants, visages marquants : un petit air de Rabaté qui aurait révisé son Alexis en relisant Loisel. On notera tout de même que la morale de l’histoire donne gagnante la politique face aux élans amoureux...
(par David TAUGIS)
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