Nos dossiers Marché de la BD, faits et chiffres

Céline Fédou (GfK) : « Une année dans le rouge ne veut pas dire que le marché de la BD est en crise ! »

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 16 janvier 2007                      Lien  
Dans notre article en commentaire à la publication ce lundi d’[une étude GfK sur la marché de la bande dessinée en 2006->4634], nous avions relevé des chiffres qui nous posaient question. Céline Fédou, chef de groupe du marché du livre pour GfK s’en explique, corrigeant au passage un chiffre «largement arrondi» publié par GfK en janvier 2006. Elle confirme un marché de la BD en léger recul, mais extrêmement dynamique, dans un secteur du livre relativement stable.

En ces temps de période électorale, les instituts de sondage sont souvent contestés. Souvent même, vos chiffres diffèrent de ceux d’Ipsos et du Syndicat National de l’Edition. Comment établissez-vous vos chiffres et pourquoi diffèrent-ils parfois des autres ?

CF : Les données du panel GfK sont issues d’un échantillon représentatif de 2200 points de vente issus de tous les circuits de distribution du livre (grandes surfaces alimentaires, librairies, enseignes multimédias, ventes internet, spécialistes non culturels, etc). Il s’agit de données de ventes « sorties de caisse », et non déclaratives. Un panel distributeur mesure donc les ventes au consommateur final. Aucun panéliste ne peut avoir tous les points de vente de France : nous travaillons donc avec des méthodes d’échantillons extrapolés pour représenter la totalité du marché. Le SNE publie des chiffres de production, et non de ventes réelles, et nos concurrents panélistes n’ont pas dans leurs panels les mêmes points de vente que GfK. De plus, GfK suit la totalité des ventes de livres, dès lors qu’ils ont été vendus à au moins un exemplaire, ce qui n’est pas la méthodologie de nos confrères. D’où les écarts. Le panel n’est pas une science exacte comme vous l’avez indiqué dans votre article, mais il est aujourd’hui utilisé par les plus grands éditeurs car c’est l’outil le plus fiable dont ils disposent pour mesurer les ventes d’un marché.

Il ressort de vos chiffres que le marché est en recul en chiffre d’affaires mais pas en volume puisque votre communiqué de janvier 2006 annonçait "un peu plus de 40 millions d’unités vendues" en 2005 et cette année, "40,5 millions d’albums tous genres confondus"... Ce recul en chiffre d’affaires n’est-il pas du au prix de vente des mangas, mais aussi des BD qui baisse d’année en année pour mieux rencontrer le jeune public ?

CF : Le marché est en recul en volume et en valeur. Les chiffres annoncés dans un communiqué de presse sont volontairement largement arrondis, pour donner des chiffres-clé, et pas le nombre de ventes à l’unité près. Je vous confirme l’évolution négative du marché en volume et en valeur. La chute est moins forte en valeur qu’en volume, puisque des ouvrages plus chers que l’an dernier se sont mieux vendus : le prix moyen est légèrement plus haut que l’an dernier.

Comment se comporte le livre en général par rapport à l’évolution de la BD ? Elle donne l’impression de gagner en parts de marché dans un ensemble en crise...

CF : C’est inexact. Le marché du livre est très stable en 2006, GfK annonce une « croissance » de 0,1% des ventes en volume (hors foires aux livres, et hors VPC/Clubs). Le marché a été notamment tiré par de nombreux best-sellers en littérature et en politique. La BD chute, elle perd donc naturellement du poids sur ce marché.

Ce qui frappe dans votre étude, c’est l’indication du bon niveau de rotation de la BD par rapport aux autres produits issus du milieu du livre. Un libraire a intérêt à augmenter son rayon BD, si l’on comprend bien ?

CF : En effet, même si le marché est en baisse cette année par manque de best-sellers, ce rayon dégage plus de ventes au titre que les autres (hors parascolaire). Il est donc particulièrement intéressant pour un libraire sur ce point précis.

Par rapport aux autres produits de consommation-loisir, jugez-vous que la BD est en crise ?

CF : Pas par rapport au DVD et à la musique qui sont en fort recul. Et une année dans le rouge ne veut pas dire que le marché de la BD est en crise ! Les segments de marché du livre ont des années positives, et d’autres négatives, mais restent stables dans l’ensemble.

Propos recueillis par Didier Pasamonik, le 16 janvier 2007

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

🛒 Acheter


Code EAN :

En médaillon, Céline Fédou, chef de groupe du marché du livre pour GfK. Photo : DR.

Lire l’article de Didier Pasamonik : "La bande dessinée championne des ventes en librairie en 2006, selon GFK ".

 
Participez à la discussion
1 Message :
CONTENUS SPONSORISÉS  
PAR Didier Pasamonik (L’Agence BD)  
A LIRE AUSSI  
Nos dossiersMarché de la BD, faits et chiffres  
Derniers commentaires  
Abonnement ne pouvait pas être enregistré. Essayez à nouveau.
Abonnement newsletter confirmé.

Newsletter ActuaBD