Valentine est une adolescente de 14 ans plutôt effacée. Chez elle, l’ennui n’est jamais très loin. Il faut dire qu’elle n’entretient pas de très bons liens avec sa mère. Heureusement, pour les délires, Valentine peut compter sur ses amies. Malgré cela, même en leur compagnie, la jeune fille n’est jamais totalement présente. Son problème ? Elle est amoureuse de Félix mais elle est bien la seule au courant. Celui qui occupe son cœur et son esprit ne semble pas vraiment décidé à lui prêter attention...
On le sait depuis un moment déjà, la vie quotidienne est une des meilleures et des plus accessibles sources d’inspiration dont usent les auteurs et créateurs de tous horizons. Dans le domaine de la bande dessinée, Vanyda a su nous prouver qu’elle était capable de raconter avec justesse des histoires en apparence anodines sans jamais sombrer dans la fadeur. Avec cette trilogie Celle que... [1], l’auteure s’attaque cette fois au monde de l’adolescence, à ses petites aventures et mésaventures : le rapport parents-enfants, les premières cigarettes, les premières gueules de bois et, bien entendu, les premières affaires de cœur.
Du point de vue esthétique, les fans ne seront pas dépaysés. L’efficacité du trait en noir et blanc tramé de Vanyda est bien là, avec ses influences asiatiques. L’environnement lillois fait à nouveau office de personnage secondaire, ce qui ne sera pas pour déplaire aux habitants et amoureux de la capitale nordiste. Scénaristiquement, les lecteurs de L’Immeuble d’en face retrouveront la sincérité et une certaine délicatesse du récit, ainsi que son côté sitcom, mais il faut reconnaitre que le quotidien de Valentine ne s’adresse pas directement au même public. Avec son ambiance et son langage très "djeuns" usant d’ailleurs un peu abusivement des exclamations, les moins jeunes risquent d’avoir du mal à s’intégrer dans le petit monde d’ados des années 2000. Les jeunes lectrices (et pourquoi pas lecteurs) devraient quant à elles s’y retrouver aisément.
Enfin, comme c’est généralement le cas avec ce type d’album, tandis que certains s’y plongeront avec plaisir, d’autres s’ennuieront ferme en tournant les pages d’un premier tome qui, sans être parfait, se révèle tout de même divertissant et non dénué de charme. Il pourrait même aider certains parents à mieux comprendre leurs ados, s’ils arrivent à passer outre la barrière de la langue.
(par Baptiste Gilleron)
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[1] dont les deux autres tomes seront titrés respectivement Celle que je voudrais être et Celle que je suis
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