Chacun ses goûts – T. 4 – Par Machita – Kana

Le quotidien partagé de Haru l’otaku et Ao qui est très féminin continue de surprendre. L’héroïne ne se sent pas légitime de porter des choses mignonnes ce qui pousse Ao à essayer de la faire changer sa position.

Les petites attentions et l’envie de comprendre l’autre sont toujours présentes entre les deux amis même lorsqu’une dispute éclate entre eux. C’est aussi l’occasion de découvrir un peu plus les fréquentations d’Ao. Et bien sûr de super bentôs toujours préparés par nos héros, traduisant un bonheur quotidien.

Chacun ses goûts planche

© Machita /Kana éditions

Précédemment Machita abordait le malaise du jeune homme Ao qui prend ses origines avec le comportement de sa mère."- Tu es bizarre" ; " - Tu ne te conduis pas comme un garçon " sont des phrases typiques de sa mère. Le lecteur a eu l’occasion d’expérimenter cela et de se sentir indigné par les propos tenus durant la visite d’Ao chez sa sœur.

Cette fois-ci, le tome met en avant la dévalorisation de Haru par rapport à elle-même. L’héroïne commence à s’intéresser à des boucles d’oreilles mais très vite elle dit être "répugnante" et "une vilaine otaku". C’est comme si une otaku qui se consacre à sa passion ne pouvait pas avoir ce genre d’objets ou bien faire attention à son apparence. Malgré tout, l’héroïne finit par se faire plaisir grâce à Ao qui a su lui parler et l’atteindre à travers sa passion.

Ce dernier met en avant le fait que c’est très beau d’avoir des passions. Il est toujours admiratif devant Haru et ses hobbies si éloignés pour lui. Comme il le dit : elle s’amuse et c’est ce qui compte. Un discours positif et agréable à entendre.

Chacun ses goûts planche

© Machita /Kana éditions

Par ailleurs, l’entourage d’Ao est mis en avant et, comme d’habitude, les personnes présentées sont intéressantes et enrichissent l’intrigue. En découvrant le cercle d’Ao et Haru, cela donne l’occasion de mieux les connaître et de développer certains propos.

Pour ce qui est de leur colocation, les deux personnages ont leur vie mais ils sont parfaitement à l’aise l’un avec l’autre partageant ainsi des moment de complicités. Ils se soutiennent mutuellement et font des gestes l’un pour l’autre. Par exemple, Ao qui a pensé à certaines choses pour Haru qui était malade.

En dépit de leurs différences, ils se complètent, même si à certains moments l’irritation est présente. Une dispute est notamment mise en avant dans ce volume. Elle met l’accent sur le fait que tout n’est pas parfait et qu’il s’agit d’êtres humains différents. Elle dévoile aussi leur envie de résoudre les désaccords en communiquant afin que leur relation n’en pâtisse pas, car elle est précieuse à leurs yeux. Pour les deux, la maison qu’ils partagent est un espace rassurant et chaleureux où ils se sentent bien.

Chacun ses goûts planche

© Machita /Kana éditions

L’œuvre met une fois encore en avant la nature de leur relation. En effet, à travers les yeux de la collègue d’Ao qui a des vues sur lui, l’auteur souligne qu’ils ne sont qu’amis. Ce passage nous informe aussi sur les préférences amoureuse d’Ao qui est intéressé par une personne et non par son genre. Une attirance qui n’est pas si commune dans les mangas surtout lorsqu’elle est dite clairement. Il ne faut pas oublier que c’est au Japon que se déroule l’histoire et donc que cette colocation entre un homme et une femme fait toujours douter les autres au début.

Enfin, tout comme pour les autres tomes, la cuisine et surtout les bentôs qu’ils se préparent mutuellement ont une place primordiale. C’est grâce à cela que nos protagonistes ont développé ce lien si singulier aux yeux de tout le monde. La thématique de la nourriture est aussi un moyen de transmettre ses pensées aux autres et de leur remonter le moral. On constate aussi toujours la présence de diverses recettes utilisées par les personnages ce qui est plaisant et nous donne l’opportunité de partager leur expérience culinaire.

Chacun ses goûts planche

© Machita /Kana éditions

Chacun ses goûts parle d’acceptation de soi et d’ouverture aux autres avec beaucoup de bienveillance et de douceur. Les deux protagonistes sont en décalages avec les normes, entre Ao qui s’habille parfois comme une femme et Haru qui est une otaku solitaire. Cependant, ces différences sont acceptées et même appréciées par l’autre ce qui permet aux personnages de se sentir bien. Le lien entre Ao et Haru est véritablement touchant et sain. Un manga plein de bons sentiments et de délicieux bentôs aussi chaleureux que la colocation d’Ao et Haru.