En Occident comme en Orient, le mythe de la créature vivant à côté de nous, en harmonie ou à nos dépends, est très vivace : elfes, lutins, fées, et toute la population du Petit Peuple. Pour certains, ce sera Les Minipouss, série animée des années 1980, pour d’autres les chapardeurs, créés par Hirosama Yonebayashi.
Les chiisako, invention de l’auteure, sont exactement dans la même lignée, à l’exception notable qu’on ne peut plus ni les voir ni les entendre dès lors que nous avons été amoureux (il est toujours possible de voir leur manifestation, comme une branche qui bouge, par exemple).
Cette simple différence apporte toute leur richesse à ces histoires (l’album est constitué par cinq histoires courtes). Bien entendu, elles vont évoquer l’amour, mais aussi son opposé, la solitude. Et que penser d’un adulte qui les voit encore ? A-t-il un cœur sec comme la pierre ?
Comme bien souvent, le chiisako n’aide qu’à révéler ce que l’homme sait déjà au fond de lui et aller au-delà des non-dits. Une petite attention particulière sur la dernière histoire, véritable mise en abîme que nous vous laissons découvrir.
Le dessin de Yuki Kodama est très sensible et fin. Elle joue parfaitement avec la lumière et arrive à retranscrire une atmosphère avec beaucoup de sensibilité. Une belle surprise, qui devra malheureusement attendre pour une suite car il n’existe pas d’autre tome paru à ce jour au Japon.
(par Jérôme BLACHON)
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