Début 2015, suite aux plaintes du gouvernement japonais et des diffuseurs, les autorités chinoises ont fermé ou condamné des sites diffusant illégalement des mangas. Ce recadrage pour raisons de copyright concerne des titres comme Naruto ou Détective Conan, largement lus et piratés par la jeunesse chinoise.
Le deuxième recadrage se situe sur le plan moral. La bande dessinée étant considérée comme lecture destinée à la jeunesse, le Ministère de la Culture a publié une liste préventive de mangas en avril et une deuxième définitive en juin au « contenu inapproprié », c’est-à-dire "qui inclut des scènes de violence, de la pornographie, du terrorisme et des crimes contre la morale publique".
On trouve dans les œuvres ainsi listées Naruto, One Piece (liste préventive), Attaque des Titans, Death Note, Tokyo Ghoul, Corpse Party, Blood C... (liste définitive).
Sous l’excuse de protection de la jeunesse, il se pourrait que ce type d’interdiction concerne plutôt l’influence de la culture japonaise en Chine, la tendance du gouvernement actuel étant un repliement sur les valeurs « chinoises ». Une attitude qui n’est pas éloignée des préoccupations de la Loi française de 1949 pour la protection de la jeunesse qui, elle aussi, habillait de préoccupations morales un protectionnisme contre les bandes dessinées américaines, italiennes et belges, en l’occurrence.
On peut enfin se demander si ces décisions seront vraiment suivies d’effets, la masse de la population, sa débrouillardise et la rapidité de diffusion d’Internet étant malgré tout difficiles à contrôler.
(par Yohan Radomski)
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