Reportage : Didier Pasamonik et Kelian Nguyen - Montage : Oussama Karfa.
Il y avait « L’Arroseur arrosé », aujourd’hui, il y a « le regardeur regardé ». C’est cela le point de vue de Christophe Chabouté : comment on regarde une œuvre d’art ?, où est le focus ?, comment est l’attitude ? Et pas n’importe quelle œuvre d’art : les chefs d’œuvre de Daumier, d’Ingres, de Van Gogh, de Renoir, de Bourdelle, de Modigliani…
À l’adolescence, Chabouté visite le Musée d’Orsay et tombe sur les Parlementaires d’Honoré Daumier, ces portraits-charges qu’il avait sculptés et dont les pièces sont dans une des vitrines du musée. Il imagina que ces figures se chuchotaient des choses entre elles.
Revenu ces dernières années au Musée d’Orsay, il retombe sur ces personnages qui lui paraissent constituer le fil du récit dont il a besoin et où il est aussi question de parler des autres œuvres du fameux musée parisien du XIXe siècle, mais aussi des gens qui regardent ces œuvres, sans compter les mille et une petites mains qui font fonctionner cette institution. Avec un focus : la façon dont les œuvres pouvaient regarder les regardeurs…
L’album a demandé plus d’un an de travail en termes d’exécution mais les notes prises en amont datent de bien plus longtemps. Le parcours dans le musée n’obéit pas à un plan préétabli : « J’avais besoin de faire comme un casting au cinéma, en fonction des choses que j’avais à raconter », nous dit Chabouté.
Cela donne une fable étrange où l’Héraclès de Bourdelle, sorte de géant à la tête fantastique, descendant de son socle comme les statues du Jardin extraordinaire de Charles Trenet, puis s’en va gambader en pleine nuit et se demande à quoi servent les WC...
Dans un magnifique noir et blanc, on revisite les chefs d’œuvre du XIXe siècle. « Ce n’est pas une éducation à l’art, prévient Chabouté : il y a le regardé qui regarde le regardeur et, dans le lot, il y a un autre regardeur, qui est le lecteur. »
Pourquoi s’intéresser à ce musée ? « L’art n’est pas seulement essentiel, il est juste indispensable » répond l’artiste. Et quand on lui demande s’il prend en compte les préventions de notre temps, il répond : « Oui, les statues des femmes sont nues, les hommes sont nus, je ne vois pas où est le problème... »
La plus grande difficulté de l’exercice est d’associer son dessin au trait du sculpteur ou du peintre, sans jamais les trahir. Le Musée d’Orsay -une ancienne gare- nous invite à ce voyage dans l’art, et c’est Chabouté qui nous sert de guide !
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
(par Kelian NGUYEN)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Musée - Par Christophe Chabouté - Editions Vents d’Ouest
Photos : Kelian Nguyen
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