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Christopher : "Je ne pourrais pas écrire autre chose que des comédies de mœurs"

Par Nicolas Anspach le 22 mars 2008                      Lien  
{{Christopher}} dessine et raconte la vie comme elle vient, les relations humaines et les interrogations existentielles. Ses comédies de mœurs sont légères, positives et amusantes. Il clôture aujourd’hui {Les Colocataires}, et s’en explique auprès de nous.

Christopher : "Je ne pourrais pas écrire autre chose que des comédies de mœurs"Les années passant, n’avez-vous pas trop de mal à vous replonger dans la période où vous étiez jeune adulte pour raconter les déboires de la colocation

Le scénario de Sylvain Runberg est bien tissé, et il y reprend des bribes de son expérience de la colocation. J’ai rebondi sur ses écrits, et restitué un peu de mes souvenirs . Nous avons souhaité achever le cycle des Colocataires et amener les personnages vers une fin assez logique.

Pourquoi ?

Les ventes du premier tome ont été satisfaisantes, mais le suivant s’est ramassé. Il est difficile de savoir quelle est la raison de cette diminution des ventes : les lecteurs l’ont-ils vu dans les libraires ? Le deuxième album est-il sorti au mauvais moment ? La qualité de l’histoire est-elle en cause ? On ne sait pas ! Quoiqu’il en soit, nous avons sans doute fait quelques petites erreurs dans la construction du récit. Peut être aurait-il mieux valu choisir une voie et être plus franc dans notre propos. Nous parlons de problèmes sociétaux et politiques. Sans avoir un discours trop engagé. Peut-être était-ce une erreur.
Bref, il valait mieux finir le cycle, et rebondir sur un autre projet.

Les Colocataires parlent du quotidien de jeunes adultes, encore étudiants pour la plupart. Vous êtes accoutumé à nous raconter des tranches de vie au travers des comédies de mœurs.

J’adore ! Je ne pourrais pas faire autre chose. À aucun moment, je n’ai eu envie de lâcher ce type de récit. Mes autres récits, Love Song et Les Filles sont dans cette veine-là. Cela ne me gène pas d’arrêter aujourd’hui une série pour en construire une meilleure, tant au niveau du rythme que de la densité. Je ne suis pas attaché à mes personnages au point de les défendre coûte que coûte…

Comment travaillez-vous avec votre scénariste, Sylvain Runberg ?

Je lis son scénario et je lui envoie mes remarques. Il tient généralement compte de mes idées. Mais j’essaie de ne pas trop m’immiscer dans le scénario car j’ai déjà mes propres séries de vie quotidienne. Il est préférable que Sylvain garde sa propre originalité et sa propre façon d’écrire. Il est intéressant de voir comment nos personnages réagissent dans différentes situations sous sa plume car je n’aurais pas suivi le même chemin que lui …

Extrait des Colocataires T3
(c) Christopher, Runberg & Dupuis

Quand sortira le troisième et avant dernier tome de « Love Song » ?

En juin. Chaque album est écrit à la première personne, et met en scène un personnage différent d’un groupe d’amis. Celui-ci va regarder ses copains évoluer autour de lui. Dans le premier, Manu se marie. Dans le deuxième, Sam est obligé de réagir face à la mort de sa petite-amie. Cette série suit leur évolution dans la société. Love Song est beaucoup plus noir et introspectif. Dans le troisième tome, on verra que Boulette a une image et un caractère très éloigné de ce que ses amis ont de lui. Cette série me permet aussi de délirer sur des périodes musicales que j’apprécie. Je rends hommage aux Kinks dans le troisième tome…

La ville est omniprésente dans votre œuvre…

Oui. Je parle essentiellement de ce que je connais. J’habite dans le centre d’une ville, et je me retrouve donc tous les jours dans des relations avec d’autres citadins. Je travaille actuellement sur différents projets, et l’un d’eux parle un peu de la ruralité. Mais il s’agit plus là d’ un retour vers soi. Alors que ce que je préfère, dans le traitement des rapports humains, ce sont les gens qui veulent aller de l’avant dans leur vie amoureuse ou professionnelle.

"Les Filles" sortent en intégrale.
Cinq albums compilés dans un livre à la couverture souple. Le tout pour 20 €.

Vous n’avez pas l’impression de vous répéter ?

Je ne l’espère pas ! Mes séries sont différentes : Les Filles a un ton léger et simple, et j’y fais part de réflexions propres aux filles. Le tout saupoudré d’humour et de légèreté. Sylvain Runberg écrit les Les Colocataires. Cette histoire est plus masculine, avec une trame plus sociale. Love Song est une série plus noire, plus introspective… J’ai l’impression que les lecteurs se retrouvent dans l’une ou l’autre série plus particulièrement.

Avez-vous un public féminin ?

Pour les Filles, 80% des lecteurs sont des femmes. Pour le reste, cela s’équilibre.

Quels sont vos projets ?

Je vais continuer Les Filles. Je vais dessiner huit pages pour un collectif sur Bob Dylan, à paraître chez Delcourt. Et puis, j’ai trois projets en cours. Un en tant que scénariste, et deux autres en tant que dessinateur. Je dois trouver le bon éditeur pour chacun d’eux. J’aimerais continuer à travailler avec les éditions Dupuis. J’ai apprécié la relation que j’ai eue avec eux. À moi de trouver le sujet qui nous satisferait, mon éditeur et moi.

(par Nicolas Anspach)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Christopher sur actuabd.com, c’est :

Les chroniques de :
- Les Colocataires T1 et T2
- Love Song T1 et T2
- Les Filles T4 et T5
- All you need is love T1

Une interview : Christopher : la BD couleur du temps (Mai 2004)

Lien vers le blog de Chrisopher

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Photo de l’auteur (c) Nicolas Anspach

 
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