Il a beau guider les touristes, il est perdu lui-même. Au milieu des hauts-plateaux du Chili, José semble étranger à ce qui l’entoure, incapable de sentiments. Plus étrange, il est rivé à son portable, semblant attendre des nouvelles de quelque affaire capitale. Autour de lui, des femmes libres, mais pas heureuses non plus. Et puis un vieux peintre à l’humilité touchante. La touriste américaine qui occupe son planning va pourtant réussir à lui faire comprendre l’essentiel : quelles que soient les peines ou les souffrances, la vie continue.
On apprend au fur et à mesure, par des flashbacks très clairs, pourquoi José en est arrivé là. Indispensable pour comprendre son cheminement, son immense traumatisme.
Dans ce beau one-shot, l’atmosphère de Bagdad Café, magique film de Percy Aldon, plane de temps à autre. Mais plus encore, le magistral dessin de Montgermont nous offre des paysages admirables et des personnages justes et poignants. Certaines scènes possèdent un éclat rare.
Pour couronner le tout, Clair-Obscur dans la vallée de la lune évoque en filigrane les périodes les plus sombres de la dictature chilienne, rappel historique bien intégré aux intrigues sentimentales.
(par David TAUGIS)
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