Clark Kent : Superman T. 3 - Par Brian Michael Bendis & Collectif - Urban Comics

La longue période de solitude dont a souffert Clark semble arriver à son terme : en effe,t il retrouve enfin sa famille. Tout d’abord Lois, avec des retrouvailles et des explications qui ont un peu traîné, puis Jon qui revient métamorphosé, dans tous les sens du terme, de son voyage dans l’espace.

Ce nouvel album [1] propose les épisodes de la série Superman qui contrairement à ceux d’Action Comics, vus au tome précédent, s’intéressent à la dimension cosmique du personnage. Ainsi, nous retrouvons les intrigues de Rogol Zaar et de Jor-El qui se rejoignent dans un grand final étrange mais pas inintéressant.

Mais reprenons dans l’ordre : Jon, et Lois, avaient disparu de la vie de Clark, et des comics "Sup", car Jor-El avait proposé à son petit-fils un voyage spatial initiatique. Ses parents avaient accepté car Lois l’accompagnait. Mais cette dernière avait été séparée d’eux assez vite, laissant le destin de leur fils dans l’inconnu.

© DC Comics / Urban Comics

Un mystère résolu dans ce début de tome grâce au retour de Jon qui conte à ses parents ses rocambolesques aventures qui l’ont mené jusqu’à la Terre parallèle du Syndicat du Crime. Il a pu y rencontrer les versions diaboliques de ses parents et expérimenter de terribles épreuves qu’ils l’ont faites grandir - là aussi dans tous les sens du terme.

La seconde partie du volume embarque la famille Kent enfin réunie, et comme au bon vieux temps, dans une opération de sauvetage de Jor-El, pris dans une bataille qui se révèle être un piège tendu par Rogol Zaar et le Général Zod - fraîchement évadés de la Zone fantôme.

Annoncé, et préparé, dans les tomes précédents Bendis livre à l’issue de ces longs combats une nouvelle version de la destruction de Krypton. D’un phénomène naturel, le scénariste passe à une conspiration galactique, impliquant Jor-El, et faisant de lui un des responsables indirects de la disparition de son peuple.

© DC Comics / Urban Comics

Une façon de revisiter le mythe de la destruction d’une planète célèbre dans un univers très peuplé et qui était au centre de diverses alliances et enjeux. Faire de Jor-El un méchant, ou du moins lui donner une face sombre, reste une idée relativement classique, mais la version de Bendis fonctionne.

Et si on peut regretter que Rogol Zaar soit au bout du compte relégué à un Doomsday bis, le dénouement, et la conséquence de ces révélations, se révèlent une jolie surprise. Donnant du sens aux diverses pièces du puzzle de Bendis, le chapitre final de ces intrigues s’inscrit dans la grande tradition de Superman, que ce soit au niveau des symboles que de son univers éditorial. Il constitue un très beau moment qui rattrape une partie "cosmique" un peu clivante, dont nous ne savions quoi penser jusqu’à présent.

Bref, après le chaos, le retour à l’ordre, et un album une nouvelle fois réussi. Peut-être un peu longuet dans la narration, qui surjoue les secrets et les problèmes de famille, nous sommes face à du bon Superman, à la hauteur du mythe, dont les actions peuvent changer, et changent véritablement, le destin de l’univers, pour le rendre meilleur.

© DC Comics / Urban Comics