Colombe est une jeune fille d’à peine 18 ans, naïve et pleine de joie de vivre. Elle est élevée par un couple âgé qui l’adorent mais la tiennent éloignée des dangers de la vie. Etienne est un dragueur invétéré qui voit les femmes comme des conquêtes à inscrire à son tableau de chasse. Edmond est un adolescent secrètement amoureux de Colombe, elle-même en admiration devant Etienne, dont elle ne soupçonne pas les intentions. De l’autre côté de la ville vit dans un taudis la Horde, une famille de dégénérés finis... la vraie famille de Colombe.
Quand Colombe, sur les conseils de sa mère d’accueil, décide qu’elle doit reprendre contact avec sa famille biologique à l’occasion de sa majorité, tous les éléments d’une tragédie (presque) ordinaire sont en place.
Inspiré par un fait divers, Simon Hureau signe ici un bel album où la noirceur du comportement humain est donnée à voir sans manichéisme (du moins en dehors du portrait de la Horde), et en tout cas sans morale de fin. Son trait évocateur sied parfaitement à l’ambiance de l’histoire, et le choix de la bichromie donne un petit côté désuet à des vies croisées qui sont pourtant bien contemporaines. La narration aussi est très soignée et variée. Sans afféterie, elle joue sur les cases sans bord, les inserts, les changements de rythme, et amène un vrai plaisir de lecture.
Nominé lors du festival d’Angoulême 2004 pour le prix du meilleur premier album, Simon Hureau confirme avec Colombe et la Horde les espoirs placés en lui.
(par François Peneaud)
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