L’institut marketing SOMADI a repéré l’incroyable potentiel de Jalil. Ce beur sympathique pense « comme tout le monde ». Sa vie est banale, mais ses choix vont toujours dans le sens de la majorité des consommateurs. Jalil représente un panel à lui tout seul. Un cobaye idéal, donc, pour un institut de marketing. La SOMADI décide de l’épier, de truffer de caméras le supermarché où il a ses habitudes, de remplacer ses voisins par des acteurs sympathiques. L’Institut n’hésite pas à payer Claire, une actrice inconnue, pour charmer Jalil et lui faire passer des tests. Jalil est heureux auprès d’elle. Ils sont ensemble, et il est amoureux. Notre homme ne se doute pas de la manipulation dont il est la victime… Jusqu’au jour où Claire craque et lui avoue la vérité. La terre s’effondre alors sous ses pieds... pendant quelques instants. Puis, Jalil se ressaisit et décide de mieux exploiter son don.
Comme ils nous l’avaient confié, les scénaristes se sont autorisé quelques libertés par rapport au film qu’ils ont coécrit. Le ton de ce roman graphique est cocasse, incisif et savoureux. Pierre-Paul Renders et Denis Lapière réussissent le tour de force de transformer, avec beaucoup de naturel, un nigaud attachant en un parvenu frimeur et presque détestable. Le dessin de Rudy Spiessert a un air de famille avec les codes graphiques de Dupuy et Berberian. Simplicité, élégance et dynamisme caractérisent son travail pour notre plus grand bonheur.
Les personnes qui ont acheté le premier tome de « Comme Tout le Monde » en octobre 2006 ne devraient pas être flouées : cette intégrale coûte un peu moins de vingt euros.
(par Nicolas Anspach)
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