Aurélie Crop n’a pas voulu choisir : son post-partum, ses difficultés de jeune maman, et surtout l’albinisme de son fils. Elle évoque tout cela dans cet album, à la fois journal intime, ouvrage pédagogique et étude psychologique. Partant de son accouchement difficile, des réalités -que l’on croit parfois connaître- de la maternité et du monde médical, l’autrice n’hésite pas à confier tous ses doutes, ses angoisses, jusqu’aux échanges avec son compagnon, non exempts de tensions.
Mais la forme mérite également un commentaire : le dessin d’une grande douceur économise à la fois les traits et les couleurs. Les bouches des personnages y existent à peine. L’ambiance ouatée qui enveloppe les planches aide à la clarté du récit, mais adoucit systématiquement le propos. Peut-être un choix volontaire pour habiller la dureté de certaines scènes ? L’élégance qui s’en dégage donne en tous cas un ton unique à l’album.
L’aspect documentaire est ici très important. Sans attendre l’appendice de fin de volume, les informations nombreuses sur le quotidien d’un albinos constituent un véritable manuel initiatique, un guide balayant tous les aspects (ou presque) de la maladie pour mieux l’appréhender au quotidien.
Témoignage à la première personne, d’autant plus fort pour nous bédéphiles qu’il évoque une illustratrice de profession, Comme une comète présente aussi son autrice comme une mère d’un grand courage, voire exemplaire. Loin de l’auto-admiration, elle se contente de partager ses émotions. Et ces qualités, n’est-ce pas le lot de tous les parents d’enfants handicapés ?
(par David TAUGIS)
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