Avant, c’étaient les revues qui faisaient office de rampe de lancement pour les jeunes et les moins jeunes auteurs. Depuis la fin des années 1980, ce sont les collectifs qui semblent remplir ce rôle.
Avant, un éditeur avait son identité graphique : Dupuis, c’était les gros nez humoristiques à quelques exceptions près ; Le Lombard était davantage versé dans le récit réaliste pour adolescents ; Dargaud était marqué plus adulte ; Glénat, c’était la Grande Histoire pimentée de scènes d’alcôves ; Casterman se la jouait « intello », promoteur d’un austère noir et blanc ; Delcourt et Soleil campaient dans le domaine de l’Heroïc Fantasy et de la SF.
Les lignes ont bougé. Récemment, Dupuis avait accueilli l’expérience la « bédénovela » des Autres Gens. C’était une surprise tant au niveau de l’approche éditoriale que de la forme du livre.
Or, il y a beaucoup de points communs entre son sommaire et ce collectif-ci où Miss Paty, Wandrille, Thomas Cadène, Bastien Vivès et bien d’autres modulent sur 128 pages 15 variations de l’antienne rita-mitsoukienne « Les histoires d’amour finissent mal… en général. »
Mais, en attendant, on passe un bon moment en lisant ces récits courts, poétiques et échevelés, aériens et parfois pathétiques, épurés aux couleurs acidulées ou modelés d’aquarelles chatoyantes…
Mais sa présence reste un peu surprenante dans le catalogue Dupuis. Assiste-t-on là à une ultime diversification maîtrisée ou au symptôme d’une crise d’identité ? Allez savoir…
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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